Lauréat de l’édition 2020 du Prix Découvertes RFI Musique, le chanteur et rappeur congolais Young Ace Wayé a été reçu le vendredi 31 janvier dernier à Brazzaville par le ministre de la Culture et des arts, Dieudonné Moyongo. A l’issue de l’audience, celui dont le nom à l’état civil est Derly Rolf Nganga Ngouanou s’est prêté aux questions de La Semaine Africaine.

*Tout d’abord, qu’est-ce que ça te fait de recevoir ce prix?
**C’est un honneur, parce que remporter un tel sacre pour son pays, 36 ans plus tard, ça génère des émotions positives, c’est beaucoup de joie, beaucoup d’honneur surtout, de plaisir.

*En toute franchise, t’attendais-tu à recevoir ce prix ?
**Oui, je m’y attendais, mais je dois surtout notifier que mon équipe y croyait encore plus que moi. Elle n’a jamais douté un seul instant, et au vu aussi de la qualité de l’œuvre qu’on a présentée, oui, on s’y attendait…C’est vrai qu’il y avait des adversaires de taille, mais on y a cru jusqu’au bout, et Dieu merci, la victoire a été de notre côté.

*C’est grâce au titre ‘’Mbok’oyo’’ que tu as remporté ce prix. Quelle explication donnes-tu au succès récolté par cette chanson, notamment auprès des Congolais?
**Je pense que cette chanson doit son succès au fait qu’elle relate les réalités que les Congolais vivent tous les jours. C’est important, pour un artiste, de créer des œuvres qui sont reliées à son époque, à sa réalité surtout. Parce que quand les œuvres de l’artiste sont dans ces critères et parlent à un grand nombre de personnes, on peut forcément s’attendre à un succès.

*Tu viens d’être reçu par le ministre de la Culture, c’est un privilège auquel n’ont pas droit beaucoup d’artistes, nombreux s’en plaignent d’ailleurs…
**C’est vrai, c’est un honneur, un privilège d’être reçu par le ministre de la Culture et des arts que je tiens à remercier, pour le temps qu’il nous a accordé. Merci aussi à toute son équipe. Ce sont des gestes, dans la carrière d’un artiste, qui poussent à beaucoup plus travailler. Et comme il me l’a conseillé, je devrais faire du travail ma seconde religion.

*De quoi a-t-il été question, justement, au cours de cet entretien?
**Nous avons parlé de mon sacre, des perspectives. Il m’a renouvelé son implication dans ce que je vais faire. A côté, il y a le ministère qui va nous accompagner un peu plus. Il m’a félicité pour le prix remporté. Il m’a également demandé de continuer de travailler beaucoup plus dur, parce que le succès est juste à quelques pas…

*Quel regard as-tu de la musique congolaise actuelle?
**La musique congolaise a un énorme potentiel. Elle a juste besoin d’être structurée et accompagnée par les bonnes institutions et les bons médias. Mais, c’est une musique qui est capable, aujourd’hui, de rivaliser avec ce qui se fait à l’international.

*Que prévoit ton programme?
**Dans l’immédiat, je suis en train de travailler sur la tournée (ndlr: dans les Instituts français d’Afrique et un concert à Paris, sous réserve de l’évolution de la situation sanitaire liée à la COVID-19). On doit faire une belle tournée, afin de laisser le nom de Young Ace dans les esprits de tous les mélomanes africains, mais aussi qui se souviennent des couleurs du Congo. Ensuite, on va travailler sur mon premier album qui devrait arriver dans les meilleurs délais, même si je ne suis pas en mesure, pour l’instant, de vous fixer une date.

*A propos de cet album, justement, pouvez-vous nous en dire davantage?
** C’est un opus dans lequel j’ai envie vraiment de me faire découvrir par le public. Je veux que ce public découvre des facettes de moi qu’il ne connaît pas. C’est un album dans lequel j’ai envie de rendre hommage à la culture congolaise, de toutes les façons possibles, mais aussi à la culture africaine. Ça va être un mélange de sonorités actuelles et d’antan. ça doit vraiment être une belle expérience sonore.

*Ce sera un album de combien de titres?
**Je ne suis pas en mesure de vous le dire à l’instant. Mais je souhaite en faire le plus possible.

Propos recueillis par V.C.Y.