«La COVID-19 circule toujours. Faisons-nous vacciner et continuons d’appliquer les gestes barrières», c’est sur ce thème que le ministère de la Santé et de la population, en partenariat avec l’Organisation de coordination pour la lutte contre les endémies en Afrique centrale (OCEAC), a lancé officiellement la campagne de communication et de sensibilisation au changement de comportement face à la COVID-19, selon le plan sous régional adopté à Douala, au Cameroun, en mars 2020, par les ministres en charge de la santé de la CEMAC sur la COVID-19.

La cérémonie a eu lieu vendredi 27 août 2021 au palais des congrès, à Brazzaville, sous les auspices d’Ignace Tendelet, directeur de cabinet du ministre de la santé, sous la forme d’un carnaval dans la capitale. C’était en présence, entre autres, du Dr Jean Akiana, directeur des laboratoires et des technologies, point focal de l’OCEAC au Congo, des représentants des agences onusiennes, de la CEMAC, la BDEAC et du Centre inter-Etats de l’enseignement supérieur en santé publique d’Afrique centrale (CIESPAC).
La campagne a été lancée pour redoubler d’efforts en communication afin d’anticiper sur une nouvelle vague de contamination dans les principales villes de la CEMAC et inviter tous ceux qui hésitent à se faire vacciner pour qu’ils se protègent et protègent aussi les autres.
Depuis le début de l’année 2021, un rebond de la pandémie est constaté un peu partout dans le monde et dans la zone CEMAC. Parmi les facteurs de cette poussée, figurent le relâchement dans l’observance des mesures des mesures barrières préconisées par les populations urbaines, et la réticence à se faire vacciner.
La vaccination est une procédure médicale invasive, qui comporte des risques. En tant que telle, elle est considérée comme une décision médicale individuelle et nécessite un consentement éclairé. D’où l’intérêt cette campagne de communication prévue par les pays de la CEMAC. Et, l’OCEAC s’est proposé de la mettre en œuvre dans les principales villes de la communauté, dont Brazzaville.
Au Congo, l’OCEAC va travailler avec Gutenberg global agency 2GA, une agence de communication globale et conseil dans l’objectif de créer une image de référence. Une autre façon de communiquer face aux limites constatées.
Bien avant le lancement, les orateurs ont fourni les dernières informations sur la vaccination contre la COVID-19 au Congo. La couverture vaccinale y est estimée actuellement à environ 2%. Un score encore en-deçà des objectifs de 60 % pour l’atteinte d’une immunité collective et individuelle. Face à la menace de nouveaux variants, il est plus qu’impérieux et urgent d’accélérer la vaccination pour contrer efficacement la pandémie. Le grand souhait est de voir la population en bonne santé, forte et résiliente, condition sine qua non pour qu’elle se consacre aux défis du développement. L’essentiel du message porte sur le changement de comportement et d’attitude en faveur de la vaccination pour tous contre la COVID-19 pour que soit améliorée la couverture vaccinale.
Pour le Dr Jean Akiana, «la campagne de communication et de sensibilisation pour le changement de comportement face à la COVID-19 dans les six capitales des pays de la CEMAC et dans la ville de Douala est sans nul doute une initiative ultime pour obtenir l’adhésion des populations pour se faire vacciner massivement contre la COVID-19. Car, la vaccination est l’une des stratégies de sortie de cette crise sanitaire inédite».
Lançant la campagne, Ignace Tendelet a fait un rappel de la situation épidémiologique. «Notre pays a déclaré son premier cas d’infection à coronavirus le 14 mars 2021. La situation épidémiologique dans notre pays jusqu’au 20 août 2021 se présente ainsi: 204.359 personnes testées, 13.493 cas confirmés, 12.909 cas guéris, 386 cas actifs et 179 cas de décès, pour un taux de létalité 1,33 %. Sur l’approche de la stratégie de prévention par la vaccination, le Congo a administré au total 286.959 doses de vaccin. Ces chiffres montrent combien le chemin à parcourir est encore long pour espérer atteindre l’immunité collective. Parmi les freins à pour atteindre cet objectif, il y a la réticence des populations à se faire vacciner. C’est dans ce contexte que la communauté économique et monétaire d’Afrique centrale, à travers son agence spécialisée en matière de santé, l’OCEAC, a cru bon de s’arrimer aux initiatives de prévention qui ont cour à l’échelle mondiale, c’est-à-dire faire vacciner les populations pour infléchir l’incidence de la mortalité attribuable à la COVID-19».
Communiquer et sensibiliser est le seul moyen pour dissiper les malentendus et éclairer les zones d’ombre.

Philippe BANZ