Après y avoir passé un peu plus de sept heures, le Saint-Père a quitté Budapest, en Hongrie, pour entamer la deuxième étape de son voyage apostolique. L’atterrissage du vol reliant la capitale hongroise à Bratislava a eu lieu en milieu d’après-midi du dimanche 12 septembre 2021. Quelques rendez-vous ont attendu le Pape pour achever cette journée dense

Le Pape François a quitté la Hongrie où il se rendait pour la première fois de son pontificat. A 14h 00 heure locale, après la messe Statio Orbis qui a conclu le 52e Congrès eucharistique international en présence de plus de cent mille fidèles, le Souverain pontife a rejoint l’aéroport international de Budapest pour la cérémonie d’adieu. Il a été accueilli par le vice-premier ministre, Zsolt Semjén, avant de monter à bord de l’airbus A320. L’appareil a ensuite parcouru les 209 kilomètres séparant Budapest et Bratislava, capitale de la Slovaquie, deuxième étape du 34e voyage apostolique du Pape François. Le décollage a eu lieu à 14h 57, pour une durée de vol d’environ 40 minutes.
A son arrivée à l’aéroport de Bratislava, le Saint-Père a été accueilli par le nonce apostolique, Mgr Giacomo Guido Ottonello, et l’ambassadeur de la République slovaque près le Saint-Siège, Marek Lisánsky. Puis s’est déroulée la cérémonie officielle de bienvenue, en présence de la présidente de la République, Zuzana Čaputová. Deux enfants en tenue traditionnelle ont offert au Pape du pain, du sel et des fleurs. Une foule joyeuse d’habitants et fidèles était également présente pour acclamer le Successeur de Pierre et lui manifester son affection. Le Pape François et la présidente se sont ensuite rendus au salon VIP de l’aéroport pour une brève rencontre. Puis le Pape François est parti en voiture pour la nonciature apostolique, où s’est tenu à 16h 30 son premier rendez-vous sur le sol slovaque, la rencontre avec le Conseil œcuménique des Eglises. Une heure plus tard, comme il est de coutume lors de chacun de ses voyages apostoliques, le Souverain pontife a salué les membres de la Compagnie de Jésus présents dans le pays, un dernier rendez-vous qui a conclu cette longue journée. Le séjour du Pape François en Slovaquie s’achèvera mercredi 15 septembre prochain.
C’est la seconde fois qu’un Successeur de Pierre se rend dans ce pays d’Europe de l’Est. Saint Jean-Paul II avait déjà rendu visite à trois reprises au peuple slovaque, en 1990, en 1995 et en 2003.

A Bratislava, le Pape a appelé l’Europe à retrouver ses racines chrétiennes
Première étape du voyage apostolique en Slovaquie, une rencontre œcuménique avec les représentants des Églises du pays s’est tenue à la nonciature apostolique de Bratislava, la capitale, dimanche 12 septembre 2021. Dans son discours, le Pape François a interpellé les chrétiens du Vieux continent, les invitant à renouer avec «l’ardeur de l’annonce et la prophétie du témoignage».
Le Pape François s’est déclaré ravi que sa première rencontre en terre slovaque ait lieu en compagnie du Conseil œcuménique des Églises du pays; selon lui «signe que la foi chrétienne est germe d’unité et levain de fraternité».
Les Églises chrétiennes étaient représentées, entre autres, par le métropolite orthodoxe slovaque Rastislav, et Mgr Ivan El’ko, évêque général de l’Église évangélique dans le pays et président du Conseil œcuménique slovaque, composé de onze Églises membres.
Le Pape a d’emblée fait allusion aux années de persécution athéiste, alors que la liberté religieuse était interdite ou mise à dure épreuve durant le communisme. «Maintenant vous avez en commun une partie du parcours sur lequel vous expérimentez combien il est beau, mais en même temps difficile, de vivre la foi comme des personnes libres. En effet, il existe la tentation de redevenir esclaves, certes, non pas d’un régime, mais d’un esclavage encore pire, l’esclavage intérieur», a affirmé le Saint-Père, citant l’illustre poète russe Fiodor Dostoïevski dans son célèbre récit, la Légende du Grand Inquisiteur.
«Jésus est revenu sur la Terre et est emprisonné. L’inquisiteur prononce des paroles cinglantes: l’accusation qu’il porte est précisément celle d’avoir donné trop d’importance à la liberté des hommes. Il lui dit: «Tu veux aller au monde les mains vides, en prêchant aux hommes une liberté que leur sottise et leur ignominie naturelles les empêchent de comprendre, une liberté qui leur fait peur, car il n’y a et il n’y a jamais rien eu de plus intolérable pour l’homme!» (Les Frères Karamazov, Gallimard 1994, p. 644). Et il insiste, en ajoutant que les hommes sont disposés à échanger volontiers leur liberté avec l’esclavage le plus confortable, celui qui consiste à se soumettre à quelqu’un qui décide pour eux, pour avoir du pain et une sécurité. Au contraire, il a continué à préférer pour l’homme la liberté, alors que l’humanité réclame “du pain et rien d’autre”».

Gislain Wilfrid
BOUMBA