L’ex-Premier ministre ivoirien, Charles Konan Banny est décédé à 78 ans, vendredi 10 septembre 2021 à Paris, en France, des suites du coronavirus, à l’Hôpital américain de Neuilly où il avait été évacué le 4 septembre en provenance d’Abidjan. Bien que vacciné, son état de santé avait nécessité un transfert d’urgence. En décembre 2005, Charles Konan Banny, cadre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) avait été imposé comme Premier ministre à Laurent Gbagbo par la communauté internationale. En avril 2007, il quittera ce poste. Après la sanglante crise post-électorale de 2010-2011, il avait été nommé président de la Commission vérité et réconciliation (CDVR) un poste stratégique. Mais avec des résultats contrastés, et malgré des témoignages poignants de 72.000 victimes, la CDVR n’avait pas suscité les attentes souhaitées en Côte d’Ivoire.
Ayant appris la nouvelle de sa disparition, le Président Alassane Ouattara a rendu hommage à ce grand serviteur de l’Etat, «une personnalité politique de premier plan dont la contribution à la réconciliation nationale a été importante». Selon des observateurs, durant sa longue carrière, Charles Konan Banny a laissé des marques de l’image d’un travailleur acharné, déterminé et profondément attaché à la culture de résultats.
Les témoignages sur l’homme sont également venus d’autres pays du continent dont les autorités ont dans l’ensemble regretté le décès de ce technocrate chevronné des questions monétaires, financières et bancaires.
Issu de l’ethnie baoulé, Charles Konan Banny est né le 11 novembre 1942 à Divo, au Sud de la Côte d’Ivoire. Fils de planteur, il était diplômé de la prestigieuse Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales (ESSEC) de Paris. Après avoir travaillé dans la gestion d’Etat de la filière cacao en Côte d’Ivoire, premier exportateur mondial, il intègre en 1976 la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) à son siège de Dakar, au Sénégal où il gravit tous les échelons.
De 1990 à 1993, il devient Gouverneur par intérim de cette institution. Le 1er janvier 1994, il est confirmé dans ses fonctions, trois semaines avant la dévaluation du Franc CFA. Il y restera jusqu’à son arrivée en 2005 à la primature ivoirienne.

A.P MASSAMBA