Paru aux éditions Artige, à Dakar, ce recueil de poésie révèle un poète congolais, chantre des beautés et des drames de l’existence. Dans les nuits de Dakar, Stiven Makanga puise sa passion d’écrire au son lyrique et rythmique de ses prédécesseurs dans cet art. Tels Fatya Ibrahim, Espoir Ndingoué, Kevin Mandah, Py Armel, Alioune Badara Chidid.
Pour l’auteur «La poésie est la première expression littéraire de l’humanité. Le poète est donc un créateur, un acteur de ce monde qui se munit de l’imaginaire pour sublimer et peindre une réalité, celle d’hier, d’aujourd’hui, de demain, d’ailleurs ou nulle part, en rimes, vers, rythmes, proses jeux et métaphores. Elle est donc une symphonie humaniste des mélodies de la vie».
Il concrétise ce rêve à travers le recueil, en peignant l’ivresse des mots assimilée à celle du vin qui coule à flot à Pointe-Noire, sa ville natale. L’amitié, la romance, et la frivolité transpirent et défilent entre les strophes, dans un ton d’interpellation. «Ma ville sent la bière/ Partout s’alignent des caves/ Il manque ici la prière/ Est-ce qu’ils le savent ? (…) Prêchez cette jeunesse qui se perd/ Marchant inconsciente sans repère», apostrophe le poète.
Par ailleurs, il s’indigne de certains drames de la société actuelle comme le 4 mars, les ravages des «Bébés noirs», ou la mort de Georges Floyd. Le poète reste par conséquent ouvert au monde, mais toujours attaché à l’Afrique sa terre de prédilection. Un attachement auquel s’ajoute en bonne place celui qu’il manifeste à l’égard de sa patrie et de ses compatriotes, les Congolais avec qui il a le sentiment de former une seule famille, une nation, surtout quand ils se rencontrent à l’étranger.
Diplômé en gestion de projets au Sénégal, et en langue anglaise au Ghana, Stiven Mage Makanga est auteur de deux recueils de poésie : ‘’Hectare’’, aux Editions Edilivre de Paris, et ‘’Ivresse poétique’’, aux Editions Artige de Dakar.

Aubin BANZOUZI