L’Association action sur l’environnement et le développement (AED), en partenariat avec la commission des affaires environnementales du Conseil économique, social et environnemental, a organisé mardi 28 septembre dernier, un atelier de sensibilisation contre l’utilisation de l’amalgame dentaire, habituellement appelé plombage gris. Les cadres et agents de cette institution ont été formés et informés sur ce plombage qui est largement utilisé dans notre pays pour la réparation des dents abimées. Ce matériau s’insère facilement dans la dent creusée et ne coûte pas cher. Malheureusement, ce plombage est un mélange de mercure avec d’autres métaux tels que l’argent, l’étain et le cuivre. Aujourd’hui, la sécurité biologique de l’amalgame dentaire devient préoccupante et contestée, du fait que le mercure qui est un métal lourd est une substance indésirable et potentiellement très nuisible pour le corps humain et l’environnement.

L’atelier a été ouvert par le Dr Eugène Loubaki, président de l’AED, en présence du Dr Jean Diamouangana, vice-président de la commission des affaires environnementales du Conseil économiquel.
Le Dr Eugène Loubaki a expliqué l’importance de ce sujet. «La situation la plus préoccupante est celle de l’exposition au mercure du jeune enfant dont le cerveau est en développement, notamment de moins de 15 ans, du fœtus dans le ventre de sa mère car le mercure peut traverser le placenta et du bébé qui consomme le lait mercuriel du sein de sa maman si celle-ci a été exposée au mercure de l’amalgame dentaire ou d’une autre source contenant du mercure. En plus du mercure, l’exposition à d’autres produits chimiques est inquiétante dans notre pays. On trouve un nombre d’enfants qui souffrent d’autisme, un nombre de femmes qui souffrent de fausse-couche. Dans l’environnement où nous vivons, nous sommes exposés à plusieurs produits chimiques dont le mercure».
Les participants ont suivi une série de thèmes sous la supervision du Dr Jean Diamougana. A la lumière des échanges, ils ont été édifiés sur l’objectif de la Convention de Minamata sur le mercure qui entend protéger la santé humaine et l’environnement des émissions anthropiques du mercure et de ses composés. Le Congo l’a signée le 8 octobre 2014 et l’a ratifiée le 6 août 2019. Cette Convention internationale est entrée en vigueur le 16 août 2017. Elle recommande de mener des actions d’éducation, de formation et de sensibilisation du public sur les effets de l’exposition au mercure.
Parmi les participants, Alphonse Malonga, directeur socioculturel, a apprécié: «Ce sont les aspects que les populations ignorent, pour lesquelles nous, institution, méritions d’être sensibilisés. C’est une sensibilisation qui est venue bien à propos».
Odette Gamassa, directrice de la coopération a déclaré à son tour: «C’est dommage que la population congolaise ne soit pas informée. Les autorités ne semblent pas prendre à cœur tout ce que l’association est en train de faire. Le mercure est nocif pour la santé. Nous venons d’apprendre que tout ce qui est brûlis est mauvais, surtout quand on brûle les pneus c’est nocif pour la personne qui est de passage…».

Philippe BANZ