L’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH), en partenariat avec la Rencontre pour la paix et les droits de l’homme (RPDH), a organisé à Ouesso, du 21 au 22 septembre derniers, un forum multiacteurs pour la gouvernance forestière locale dans le département de la Sangha. Les travaux ont été ouverts par Mme Diane Tchitoula Kando, vice-présidente du conseil départemental de la Sangha, en présence de Cynthia Nina Kiyindou Yombo, chargée du Programme des ressources naturelles et droits des communautés forestières à l’OCDH et Franck Loufoua Bessi, responsable des programmes à la RPDH.

Le forum a pu se tenir grâce à l’appui technique de Fern et l’appui financier de Foreign Commonweath & development office (FCDO), dans le cadre de son programme forêt gouvernance marché et climat (FGMC). Le but était de sensibiliser sur la gouvernance forestière pour renforcer la synergie entre les acteurs locaux pour leur meilleure responsabilisation.
Ce forum avait regroupé des participants venus de l’administration publique, du secteur privé, des organisations de la société civile, des organisations internationales de protection de la nature, des communautés locales et autochtones. Les différentes communications développées ont permis de renforcer les capacités des participants sur les questions de gouvernance forestière pour les amener à comprendre également les enjeux et les défis de la foresterie communautaire. Les débats ont éclairé sur la synergie entre les acteurs de la gestion forestière pour une meilleure gestion concertée. Les résultats obtenus contenus dans le communiqué final, visent entre autres, à procéder à la création d’un fonds que la société civile et la collectivité locale pourront abonder en synergie pour mener des actions de plaidoyer auprès des autorités compétentes, pour faire face aux défis en rapport de conflit homme-faune. Il est aussi question de mener les actions de plaidoyer pour la participation des autorités locales dans la prise des décisions au niveau central. A l’ouverture des travaux, Mme Diane Tchitoula Kando a invité à renforcer le dialogue entre les autorités locales, le secteur privé, les communautés locales et les populations autochtones. «C’est ce qui justifie la tenue du forum multi acteurs pour la gouvernance forestière dans le département de la Sangha. Jaloux de la préservation durable de sa forêt et de sa faune aux multiples enjeux, notre pays s’est résolument engagé dans de nombreux processus de protection de sa faune, non seulement dans le but d’améliorer sa gouvernance forestière, mais aussi dans la participation et l’implication des communautés locales et autochtones, ainsi que de la société civile et des différents partenaires à cette gestion forestière».
A noter qu’il y a quelques décennies, la gestion des forêts du Bassin du Congo était exclusivement l’apanage des différents Etats ayant en partage ce vaste massif forestier considéré comme le deuxième poumon écologique du monde après l’Amazonie. De l’avis des experts forestiers et naturalistes mondiaux, l’Amazonie pourrait perdre son premier rang de poumon écologique au profit du Bassin du Congo à cause de sa surexploitation forestière. Celle-ci amenuise dangereusement ses forêts et menace de disparition plusieurs de ses espèces fauniques.

Philippe BANZ