Le secrétariat exécutif permanent du Conseil consultatif de la femme (CCF) a échangé samedi 4 décembre dernier, au cours d‘un atelier d’écoute au lycée Sébastien Mafouta, dans le 8e arrondissement de Brazzaville, Madibou, avec des collégiennes et lycéennes des établissements scolaires de la zone sud de Brazzaville. Les questions liées aux violences, notamment le harcèlement sexuel en milieu scolaire, ont été au cœur de cet échange.

La responsable communication du Conseil, Rose Marie Ovaga a exhorté les jeunes filles à ne point hésiter à relever, si possible, les us et coutumes qui impacteraient négativement leur vie ou la vie de toute femme dans le pays. «Les filles congolaises font certainement face à toutes sortes d’obstacles et se retrouvent trop souvent confrontées à des violences, y compris sur les lieux d’apprentissage. Des violences qui sont cause d’abandon des études et de décrochage scolaire», a-t-elle déclaré. Des propos qui ont permis aux élèves de dénoncer ouvertement les problèmes qui minent leur parcours scolaire.
Venues des lycées Sébastien Mafouta, Notre-Dame du Rosaire, Savorgnan-de-Brazza, 1er Mai et Nganga-Edouard; des collèges Fraternité et Angola libre, les filles ont peint, devant quelques membres du Conseil consultatif de la femme, le tableau sombre des violences dans elles sont victimes aussi bien dans les écoles publiques que privées. Elles ont dit sans honte aucune, les actions, les menaces, les propositions, les insultes, les intimidations et les gestes non appropriés, dont elles sont témoins ou victimes. «J’invite mes sœurs qui subissent des actes bizarres à l’école à toujours dénoncer, puisque notre avenir en dépend. Nous ne devrons pas abandonner les études à cause des menaces des enseignants ou de nos amis de classe. Nous ne sommes pas des objets sexuels et nous ne devons aucunement satisfaire les désirs des enseignants, afin d’avoir les bonnes notes en classe», a indiqué une lycéenne. Avant d’ajouter qu’elle a redoublé la classe de seconde à cause de son professeur de mathématiques, qui lui attribuait toujours des mauvaises notes du fait qu’elle n’acceptait pas ses avances et rendez-vous extrascolaires. Plusieurs autres témoignages allant dans ce sens, ou même plus fragrants, ont été entendus.
Cet atelier d’écoute des collégiennes et lycéennes s’est inscrit dans le sillage de la Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes célébrée le 25 novembre de chaque année. Il a sensibilisé les jeunes filles aux violences sexuelles et a permis également aux participantes d’éviter ou de dénoncer les formes de violences dont elles sont victimes ou témoins. «Nous sommes ravies d’échanger avec les élèves. Il y a un bon dynamisme et elles ont la force de dénoncer ce qu’elles vivent au quotidien, notamment les violences sexuelles, le cyber harcèlement et autres. Il est temps de tout dénoncer», a indiqué Rose Marie Ovaga.
Le thème a été jugé très important et éclairant par le public cible dans la mesure où le harcèlement peut freiner la progression d’une élève dans son parcours. Reste à espérer que ces rencontres feront de telle sorte que les élèves filles soient outillées pour contrer toute sorte de harcèlements dans leur établissement, la rue ou dans la vie.
La campagne de sensibilisation et d’écoute a pris fin le 11 décembre. Un rapport faisant le point de toutes ces activités sera présenté aux autorités compétentes.
Pour rappel, le Conseil consultatif de la femme émet des avis sur les questions liées à la condition de la femme. Il fait également au Gouvernement des suggestions visant à promouvoir l’intégration de la femme au développement

Viclaire MALONGA