Après plusieurs atermoiements, le Conseil d’administration du FMI a fini par approuver un nouvel arrangement de 36 mois, soit trois ans, au titre de la facilité élargie de crédit pour le Congo, d’un montant équivalant à environ 455 millions de dollars américains. La décision du Conseil d’administration est intervenue à Washington, aux Etats-Unis d’Amérique, vendredi 21 janvier 2022. Le Conseil d’administration est une instance de décision qui siège en permanence et il est responsable de la conduite générale du FMI, en s’appuyant principalement sur les rapports et les analyses rédigés par la direction et les services.

Immédiatement, le Congo reçoit pour la première tranche du nouvel accord de la facilité élargie de crédit (FEC), un financement d’environ 64,80 millions de DTS (droits de tirage spéciaux), monnaie de transaction du FMI, soit près de 45 milliards de francs CFA. Ce premier décaissement permet au pays de faire face à plusieurs contraintes d’ordre social et économique. Car, les nouvelles vagues de la pandémie de COVID-19 créent des vents contraires pour la reprise économique naissante, au milieu d’une profonde récession. Il est essentiel de réduire les vulnérabilités à la dette tout en mettant en œuvre une politique budgétaire qui doit favoriser une reprise économique forte et équitable, recommandent les experts. Avec ce programme du FMI, le Congo doit faire progresser de vastes réformes structurelles, y compris des mesures de lutte contre la corruption, des mesures visant à accroître la transparence dans l’utilisation des ressources publiques et des réformes du secteur de l’énergie, pour améliorer la gouvernance et l’environnement des entreprises.
Le financement du FMI apporte un appui de soulagement, afin d’aider le pays à maintenir sa stabilité macroéconomique et soutenir la reprise économique dans le contexte de la pandémie, notamment en catalysant le soutien financier des donateurs officiels. A long terme, les politiques qui doivent être menées dans le cadre de ce programme avec le FMI, contribueront à réduire les fragilités et à placer le Congo sur la voie d’une croissance plus élevée, plus résiliente et inclusive. Ce programme permettra également de contribuer à l’effort régional visant à rétablir et à préserver la stabilité extérieure de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
A noter que la gestion du Congo a été très critiquée par le FMI et sa dette aux traders pétroliers continue de freiner toute possibilité de redémarrage économique. L’institution de Bretton Woods attendait toujours que la clarté soit faite sur cette dette avant de reprendre son programme de soutien financier. Le dernier accord remonte à juillet 2019, malheureusement, il n’a pu être exécuté jusqu’au bout.

Philippe BANZ