Candidat à la présidentielle du 21 mars dernier, Guy Brice Parfait Kolélas, est décédé le 22 mars sur le chemin de son évacuation en France, des suites de la COVID-19. Il a été inhumé au cimetière du Bourget, dans la région parisienne, le 21 janvier 2022.

Enterrer Guy-Brice Parfait Kolélas, c’était le souhait de sa veuve et de cinq de ses frères. En revanche, une autre partie de sa famille continuait de s’y opposer, 10 mois après sa mort. En particulier ses 3 enfants et 7 autres de ses frères et sœurs, qui avaient poursuivi les procédures judiciaires jusqu’au bout pour retarder l’enterrement.
Ce clan de la famille demandait de nouvelles investigations sur les raisons et la date du décès de Guy-Brice Parfait Kolélas. «Dans cette histoire, affirme Lydie, une des sœurs qui s’opposait à l’inhumation, «il s’agit d’un crime d’Etat. Ils sont en train de tout faire pour qu’on ne puisse pas trouver la vérité».
Selon elle, il n’est pas mort d’une «insuffisance cardio-respiratoire» due à une «pneumopathie sévère», ainsi qu’une contamination à la COVID-19, comme l’a conclu l’autopsie réalisée en France.
La mort du président de l’UDH-Yuki a suscité beaucoup d’interrogations au sein de ses partisans et sympathisants qui n’en croyaient pas leurs oreilles. Guy Brice Parfait Kolélas est, selon les données cliniques, décédé de la COVID-19. Une thèse soutenue par les autorités françaises qui avaient ouvert une enquête pour déterminer la cause du décès de l’opposant congolais qui apparaissait déjà affaibli avant le lancement de la campagne électorale.
Une thèse contestée par sa famille biologique qui regrettait de ne pas être en possession des résultats de l’enquête. Une saga judiciaire s’est ainsi engagée. Dix mois après, le corps sans vie du président de l’UDH-Yuki reposait toujours à l’Institut médico-légal de Paris.
A la suite d’une procédure en référée par laquelle le juge avait ordonné le 14 janvier son inhumation dans les quinze jours, une nouvelle procédure avait été engagée au fond devant le Tribunal d’Aubervilliers par Gloria Kolélas qui demandait à la Cour de la désigner comme l’unique personne susceptible d’organiser les obsèques.
L’audience du 20 janvier a ordonné l’inhumation de Guy Brice Parfait Kolélas. Vaincue, Gloria Kolélas avait saisi le premier président de la Cour d’appel de Paris, le 21 janvier pour interjeter appel de ce jugement. Sans succès. Les obsèques ont bien eu lieu à la date convenue.
A Brazzaville, les militants et sympathisants de l’UDH-Yuki ont suivi la cérémonie des obsèques de leur président en directe sur les écrans géants placés au siège du parti, à Bacongo.
Economiste, Guy Brice Parfait Kolélas est décédé à l’âge de 61 ans. Il était le principal concurrent en 2021 de l’actuel Président de la République dont il était le directeur de campagne adjoint en 2009.
Plusieurs fois enseignant dans l’enseignement supérieur en France, il avait fait valoir ses droits à la retraite au Congo, en 2018 (Ministère de l’administration du territoire, avec pour administration d’attache: la Mairie centrale de Brazzaville).
De 2008 à 2009, il a été ministre de la Pêche maritime et continentale chargé de l’aquaculture, puis ministre de la Fonction publique et de la réforme de l’État du 15 septembre 2009 au 10 août 2015.
En 2015, encore Ministre, il s’oppose au changement de la Constitution de 2002 et contre l’organisation du référendum constitutionnel qui actait la candidature à un troisième mandat du Président de la République sortant, Denis Sassou-Nguesso.
Candidat à l’élection présidentielle, scrutin anticipé du 20 mars 2016, il était arrivé en deuxième position. Après avoir été en 1989 parmi les premiers militants du parti fondé par son père, le Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI), il devient membre (2006-2008), puis coordonnateur du bureau exécutif national du parti de 2008 à 2012, avant d’en devenir le secrétaire général de 2012 à décembre 2015 date de son éviction. En 2016, il crée son propre parti politique, l’Union des Démocrates Humanistes (UDH-YUKI).
Depuis 2009, il a été élu, puis réélu député de la circonscription électorale du district de Kinkala (département du Pool).

KAUD