En sa mémoire, une messe d’action de grâces a été dite à la paroisse Saint Pierre Claver de Bacongo le mercredi 27 juillet dernier à l’initiative de Guy Romain Kinfoussia, président de l’UDR-Mwinda. Elle a été célébrée par l’abbé Jonas Koudissa, en présence de Bonaventure Mbaya, ancien secrétaire général de cette formation politique, membre de l’opposition, revenu au bercail; Clément Miérassa, président du PSDC et René Serge Blanchard Oba, président du MSD.

Ancien Premier ministre de la transition de 1991 et président de l’Assemblée nationale, André Milongo, président-fondateur de l’UDR-Mwinda, est décédé à Paris, en France, le 27 juillet 2007.
Pour le 15e anniversaire de sa disparition, les militants, sympathisants et cadres de son parti ont répondu présent aux côtés des autres leaders de l’opposition pour commémorer cet anniversaire dans la méditation et la prière pour le repos de son âme.
Dans son homélie, l’abbé Jonas Koudissa a évoqué les mérites du défunt. «Je ne sais pas ce que les Congolais, au-delà de leurs clivages, retiendront de l’héritage d’André Milongo», s’est-il interrogé.

Pendant la messe
Pendant la messe

«Pour certains, il aurait été un bon Premier ministre; pour d’autres, ce fût un homme politique trop mou pour ce genre de tâche, incapable de casser quelques œufs pour en faire une omelette. Pour ma part, je retiens de lui que ce fut un homme qui considérait la politique d’abord comme un service de l’Etat et de ses concitoyens dont chacun avait ainsi une inestimable, une dignité inviolable. Il avait besoin des autres et aimait les autres. André Milongo fut un homme politique qui sans être un saint, n’était pas prêt à vendre son âme de chrétien. Il n’y avait pas un Milongo de la politique et un autre de la foi. C’était le même: simple, courtois, souriant. Un homme qu’on pouvait rencontrer chez lui, au bureau ou à Saint Pierre Claver où il avait l’habitude de venir prier les dimanches. André Milongo avait abandonné la séduction du mensonge pour le trésor de la vérité; celle de la guerre pour la primauté de la paix; celle de la haine et de rivalités pour la pèle rare qu’est l’amour, l’unité, la concorde et la tolérance».

Que cette messe d’anniversaire de sa mort, a-t-il exhorté, «serve d’opportunité pour rectifier le tir de notre vie».
Guy Romain Kinfoussia a fait savoir qu’il a organisé cette messe parce qu’il doit à «Ya Milos», le souvenir de son passage sur terre. «J’ai demandé cette prière pour le repos de son âme et sa place à côté de Dieu, qu’il a respecté pendant qu’il était sur terre; qu’il a respecté dans ses fonctions de Premier ministre, alors qu’il aurait pu être dans une certaine conduite qu’on voit aujourd’hui. Il a été l’homme de paix, de la réconciliation; un homme efficace au plan national pour réduire la souffrance populaire, pour être au côté du peuple. C’est ce que nous recherchons à l’UDR-Mwinda. C’est pourquoi, en souvenir de cet homme qui était dans un triangle institutionnel, l’ouvrier de la transition qui a fait qu’elle réussisse pour organiser des élections libres et transparentes, nous sommes venus en recueillement ici. Les premières dans notre pays en 1992 où a été élu Pascal Lissouba. Il n’y a pas eu les contestations qu’on voit aujourd’hui. Cet homme de qualité doit être un miroir surtout pour les jeunes», a-t-il fait savoir.
S’adressant aux jeunes précisément, il leur a demandé de suivre les hommes efficaces et bons. «Arrêtez d’applaudir ceux qui vous donnent 2000 F.Cfa», a-t-il ironisé.
Pour le président de l’UDR-Mwinda, André Milongo était un homme de paix, un homme clairvoyant. «Un bon officier de l’administration. Il a été ministre de la Défense de 1991 à 1992 quand les bruits de bottes sont apparus dans ce pays, il n’a pas appuyé sur la gâchette. C’est ça, être un bon Monsieur», a-t-il dit.
Bonaventure Mbaya a, quant à lui, insisté sur la réconciliation et le pardon. «Notre objectif doit être la consolidation de l’unité nationale», a-t-il déclaré.

Cyr Armel YABBAT-NGO