Nous l’avons attendu ; nous avons spéculé sur sa composition, parié sur les personnalités qui y seraient reconduites et celles qui en seraient débarquées, spéculé sur la logique qui allait présider à sa formation… Nous avons eu tout faux. Le nouveau gouvernement présenté le 24 septembre dernier est tout sauf nouveau.
En reconduisant M. Anatole Collinet Makosso à sa tête, le 24 septembre dernier, les signes annonciateurs du statu quo étaient déjà alignés. Au finish, sur 37 membres qui le composent, peu sont les personnes qui font vraiment une entrée dans ce gouvernement. Les nouveaux ministres sont tous des anciens ministres, ou des personnes qui n’étaient pas loin des allées du pouvoir.
Aussi la surprise ne vient-elle pas vraiment des entrants que du seul partant dont la rue parle à profusion aujourd’hui: le ministre des Finances. M. Andély, réputé homme de rigueur financière, est célèbre déjà pour une première sortie fracassante du gouvernement il y a plus d’une décennie. Toujours parce qu’il gênait les boukouteurs attitrés selon la rumeur.
Exit, donc, Monsieur la rigueur; place à une équipe qui aura les coudées franches pour affronter les défis qu’énumère notre reporter dans l’article ci-contre. Tout l’enjeu sera de savoir si les remplaçants de maintenant maintiendront le cap de l’orthodoxie de gestion. La réponse sera intéressante à analyser, parce qu’elle nous convaincra de la réelle volonté de développer le pays au-delà des slogans.
Mais, sur ce terrain, le Congolais ne se fait vraiment aucune illusion. Seule chose dont nous pouvons nous réjouir, le nouveau gouvernement a été formé dans la paix. Faute de grives, contentons-nous des merles de la stabilité. Il y a des pays qui courent après.

Albert S. MIANZOUKOUTA