Le Conseil consultatif de la femme, en partenariat avec le Centre de prospective pour le développement (CEPROD), a réalisé deux études portant sur «les obstacles et les inégalités entre les sexes imputables aux us et coutumes impactant négativement l’émancipation de la femme» et «la participation de la femme à la vie politique en République du Congo». Ces études menées par le professeur Didier Ngalelaye, chef d’équipe du CEPROD, ont fait l’objet d’un atelier de restitution et de validation le 24 mai 2023. Les travaux ont été ouverts par Antoinette Kébi, secrétaire exécutive permanente du Conseil consultatif de la femme.

La première étude porte sur l’impact des traditions ou coutumes de quelques 80 communautés démolinguistiques de la République du Congo pour l’émancipation de la femme. L’objectif est de vérifier si le lien fonctionnel entre les traditions et l’émancipation de la femme congolaise actuelle peut être considéré comme une double logique saturée. D’une part, les coutumes endogènes qui résistent et persistent à leur anéantissement par l’envahissement de la culture occidentale, à travers la mémoire orale (proverbes, contes, mythes et légendes), et d’autre part, par l’Etat postcolonial qui a engagé les citoyens dans le reniement de leur identité d’origine, en les poussant à tourner le dos à leurs traditions endogènes au profit des traditions exogènes.
«La participation de la femme à la vie politique en République du Congo», est la deuxième étude validée. Elle a montré que la réalité, les difficultés et la possibilité d’une participation politique pertinente, résiliente et performative de la femme congolaise peuvent s’expliquer historiquement. La difficulté majeure mise en évidence par cette étude est que, d’une part les objectifs attendent des statistiques quantifiées, mais d’autre part, ces statistiques ne peuvent être obtenues qu’au regard de l’impact des critères mis en avant par l’Etat en matière de participation de la femme.
Des recommandations ont été formulées au Conseil consultatif de la femme, à l’université, aux organisations non gouvernementales, au Gouvernement, au Parlement et au président de la République.
Antoinette Kébi a précisé que par ces études, le secrétariat exécutif permanent a voulu pour la première étude: répertorier les pratiques néfastes et rétrogrades inhérentes aux us et coutumes; cerner les raisons de la persistance de ces pratiques; établir la typologie des obstacles, des stéréotypes et des inégalités imputables aux us et coutumes.
Pour la deuxième étude, il s’est agi d’identifier les points forts et les points faibles de la participation de la femme à la vie politique en République du Congo; cerner les causes de sa faible participation à la vie politique et de suggérer des pistes de solutions de nature à faire du Congo un pays où la participation de la femme à la vie politique ne serait pas un simple slogan.

Aybienevie
N’KOUKA-KOUDISSA