En partenariat avec l’Ambassade de France au Congo et le ministère de la culture et des arts, l’Institut français du Congo (IFC) a organisé un forum autour de la sauvegarde des archives du Congo et de la mémoire partagée ainsi qu’un vernissage d’exposition sous le thème: «Portraits du Congo, 100 ans de mémoire photographique». Le lancement officiel a eu lieu le vendredi dernier à l’IFC. C’était en présence du directeur général de cet Institut et conseiller culturel à l’Ambassade de France, Michel Pré, et du conseiller au patrimoine au ministère de la Culture et des arts, Jean Omer Ntady. Une rencontre très spéciale, on peut le dire, de par l’ancienneté des photos répertoriées. Par exemple, une photo datant de 1816 du commerçant congolais Makosso, établi à Libreville et qui faisait la navette entre Pointe-Noire/Loango et Libreville.

Le forum sur la sauvegarde des archives du Bassin du Congo et la mémoire partagée, entièrement numérique, interactif, ouvert pour un mois, vise à faire connaître la diversité et la richesse des fonds actuellement conservés au Congo et à dresser le bilan des expériences de sauvegarde et identifier des perspectives de conservation.
L’exposition, quant à elle, présentée hors les murs, retrace à travers 100 ans de portraits de Congolaises et de Congolais, l’influence des migrations sur les cultures et la vie quotidienne au Congo. Elle a été le fruit d’une collecte privée, volontaire et a permis de recueillir 1121 photos. «Cet engouement témoigne de l’attachement des Congolais à leur passé et à la mémoire du Congo. Je me réjouis donc de cette initiative», a dit Michel Pré, à l’ouverture de l’exposition.
L’exposition se tient dans cinq lieux de Brazzaville qui à la fois des lieux de passage pour permettre à un large public de la voir mais aussi des lieux symboliques. Il s’agit de la Place de la gare (qui représente le point d’arrivée à Brazzaville pour nombre de migrations, qu’elles aient été rurales où internationales); le Rond-point de la poste, où s’est tenue la première exposition-photos en 1956, sous le parrainage de l’Abbé Fulbert Youlou; le Square De Gaulle qui fût l’entrée principale de la première Assemblée nationale du Congo; la Place de la République, symbole de la nation congolaise en partage des cultures à travers l’IFC; et le Centre culturel Zola, situé à Moungali (arrondissement 4), en plein cœur de Brazzaville, lieu de création culturelle en devenir.
Cette exposition qui est le produit d’une activité soutenue par le projet ‘’Préservation et valorisation du patrimoine mémorial du Congo’’ retrace l’histoire des grandes communautés qui ont façonné le Congo.
Hassim Tall Boukambou, commissaire de l’exposition s’est dit heureux de l’aboutissement du projet et a souligné l’intérêt de cette initiative: «Je pense que les Congolais vont découvrir des pages entières de leur histoire familiale. Nous avons reçu beaucoup de photos assez variées des années 1940 avec la promotion des élèves de l’Ecole des cadres, actuelle école de la Fraternité. On trouve des photos des personnalités comme le Président Alphonse Massamba-Débat, des photos des années 1950, 1960, 1970, 1980, 1990. Les Congolais sont dépositaires d’un trésor parfois méconnu par eux-mêmes.»
«Les Congolais ont dû faire le distinguo. Ils ont compris que c’était leur histoire qu’il fallait raconter à travers l’histoire et faire partager…Nous avons également reçu des photos datant des années 1900 du roi Makoko, du roi Mâ Loango…», a-t-il poursuivi.
Le représentant du ministre de la Culture Jean Omer Ntady a jugé utile cette richesse photographique parce qu’elle met en vedette les personnalités qui ont participé à l’histoire et à la construction du pays. «Cela nous révèle par exemple la souffrance que les gens ont enduré pendant la construction du Chemin de fer Congo Océan» (CFCO), a-t-il déclaré, invitant les Congolais à profiter de cette expérience pour commencer à conserver les photos de leurs familles qui seront léguées aux générations futures.

Esperancia
MBOSSA-OKANDZE