Après le rappel à l’ordre des opérateurs de téléphonie mobile pour leurs changements brusques de tarifs internet mobile, Louis Marc Sakala, directeur général de l’Agence de régulation des Postes et communications électroniques (ARPCE), s’est entretenu le 18 janvier 2024 avec les directeurs généraux des quatre opérateurs de téléphonie mobile. Il s’est agi de Ayham Moussa, de Mtn Congo, de Djibril Tobe d’Airtel Congo, de Yves Castanou de Congo Télécom et de Maixent Bekangba de Helios Towers Congo. Parmi les problèmes évoqués, il y a la mauvaise qualité de la fourniture en électricité, la détérioration de la route Matoumbi vers Pointe-Noire qui affecte le câble, les problèmes de transferts internationaux ainsi que la difficulté de payement aux fournisseurs, etc.

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Les directeurs généraux des quatre opérateurs de téléphonie mobile

Dans son mot introductif, Louis Marc Sakala s’est appuyé sur quatre points essentiels. Le premier à l’augmentation des tarifs observés pendant le mois de décembre. Il a été demandé aux opérateurs de faire un retour en arrière sur les tarifs précédents et il fallait étudier, prendre le temps de recevoir et comprendre pourquoi une augmentation des tarifs de l’internet était nécessaire. «Les offres qui avaient été mises en place depuis la crise COVID qui logiquement ont duré 2 ans. C’étaient des offres que nous avions mises en place pour garder les gens à la maison. L’inflation internationale des différentes guerres rendent les achats d’équipements beaucoup plus lourds de manière en investissement», a-t-il dit.
Le 2e point a concerné le démantèlement des sites dans le Pool et dans d’autres régions. Ce démantèlement est la conséquence logique de tous ces points que nous avons cités: l’augmentation des coûts, «Dans le secteur des télécommunications, nous nous arrangeons à garder les coûts plus bas, mais malheureusement nous sommes aussi confrontés aux réalités du terrain qui ne sont pas simplement l’envie des opérateurs de gagner de l’argent», a-t-il évoqué.
Le 3e point a été celui de l’encadrement des dons et différents mécénats. Suite à l’interpellation des députés parlementaires, il était question d’informer des opérateurs de l’encadrement désormais par la loi de finances et par les institutions de l’État de toute forme de dons et de legs qui pourront contribuer à l’efficacité de gestion financière de l’État et le dernier point, les acteurs du secteur de communication électronique vont faire suite à la vision que le chef de l’État a donné sur l’année 2024, année de la jeunesse.
Les deux directeurs généraux de Airtel Congo et de Mtn Congo ont également mentionné un certain nombre de points: l’augmentation des charges de certains facteurs qui font qu’ aujourd’hui, cela a un impact sur les tarifs. Par exemple la route de Matoumbi au niveau de Pointe Noire, il y a eu récemment l’atterrissage du câble sous-marin 2 Africa qui est un câble moderne de dernière génération. «Notre partenaire technique a eu des soucis pour le transport des serveurs dans cette station d’atterrissage, parce que l’état de la route n’était pas satisfaisante. Nous avons aussi beaucoup de difficultés à payer nos fournisseurs».
De son côté Yves Castanou, a déclaré: «Tous les opérateurs ont les mêmes réalités et parfois les abonnés ne comprennent pas les challenges, les difficultés auxquelles sont confrontés les opérateurs. Nous sommes en train de trouver des solutions pour contourner ces difficultés. Parfois la qualité de service n’est pas au rendez-vous, parfois l’internet n’est pas disponible, ce n’est pas de la faute des opérateurs, ils font un bon de travail pour essayer d’apporter les services de qualité à l’ensemble de leurs abonnés».
Maixent Bekangba de Helios Towers Congo a remercié l’ARPCE de comprendre les challenges que les opérateurs affrontent pour créer une transparence communiquée de manière ouverte à ce que tout l’écosystème puisse comprendre. «Après la COVID, il y a eu une congestion des conteneurs au niveau international, le coût de transport international a énormément augmenté. À côté de cela, vous avez la crise des semi-conducteurs, c’est à dire la fabrication de toutes les composantes électroniques. Nous avons aussi des difficultés à nous approvisionner en local concernant des équipements de télécommunications. Nous avons les mêmes problèmes de transferts internationaux», a-t-il précisé.

Aybienevie N’KOUKA-KOUDISSA