La pratique du karaté exige de l’adepte la maitrise de soi. Le sensei responsable du club a le devoir fondamental d’enseigner cela dès l’inscription au dojo de ces kokais («élèves débutants »).
Notons que le karaté cherche à donner à ses pratiquants la maitrise de soi indispensable pour sa vie de sportif. Le karatéka doit en toutes circonstances rester parfaitement maître de soi, de ses sentiments comme de ses réactions. Il doit rester calme, serein, et ne réagir qu’à bon escient, sans qu’aucune attitude préliminaire, aucun geste ou une quelconque contraction apparente ne laisse deviner son intention. S’il est nerveux, agité; s’il porte tous les signes extérieurs du trouble qui l’agite: peur, colère, ou passion, il a perdu sans conteste les ¾ de ses possibilités avant même que le combat ait commencé.
Il est vrai qu’un homme en colère est puissant, mais son action est désordonnée, à telle enseigne, un adversaire calme et résolu arrive facilement à le dominer et à le battre. De plus, un tel karatéka en colère, ne sait plus ce qu’il fait et risque d’être emporté trop loin par son état d’excitation ; il peut inconsciemment réagir sans contrôle et avec brutalité. De nos jours, plusieurs karatékas se retrouvent au banc des accusés pour ne pas avoir su se maitriser lors de disputes qui se sont souvent terminées tragiquement.
En tant qu’ancien compétiteur, nous disons aux jeunes qu’en kumité (combat), le karatéka doit conserver un esprit calme comme la surface de l’eau (izu-no-kokoro) dormante sans rides, ni une intention précise. Il doit avoir un esprit comme la pleine lune (Tsuki-no-kokoro), qui éclaire toutes les choses d’une manière diffuse et égale. L’esprit ne doit s’attacher à aucun point précis de l’adversaire, bien au contraire, il doit le percevoir dans sa globalité et réagir à la moindre ouverture dans sa défense. Ne s’attendant à rien de précis, le compétiteur sur le shiai-jo (surface de combat) s’attend à tout et est donc en mesure de réagir de la manière la plus appropriée.
Un adage asiatique dit: «Celui qui est vraiment préparé ne semble pas préparé du tout». C’est donc cette attitude d’esprit que l’on doit rechercher dans les kumités. Cela est certes difficile, car devant un danger réel, l’esprit s’emballe tout naturellement. Mais, il faut qu’une règle fondamentale voudrait qu’un vrai karatéka ne frappe jamais le premier.
Notons ensuite que, la maîtrise physique et mentale s’acquiert à travers de durs entrainements au dojo (salle d’entrainement).

TADI-DIA-NUNGU