Dans le cadre des projets innovants des sociétés civiles et coalitions d’acteurs (PISCCA), exercice 2022-2023 que pilote l’ambassade de France au Congo, l’Association avenir nepad Congo que coordonne Etanislas Ngodi, a lancé le vendredi 17 juin 2022, à Brazzaville, le projet pilote de suivi, d’accompagnement psychologique et émotionnel des femmes enceintes en République du Congo. C’était au cours d’une conférence de presse qui avait pour toile de fond, sensibiliser les acteurs des affaires sociales et les populations aux enjeux de l’Association avenir nepad Congo qui consiste à cerner la problématique de la question du suivi, d’accompagnement psychologique et émotionnel des femmes enceintes en République du Congo.
Selon une évaluation faite et les enquêtes menées par l’Association avenir nepad Congo à Brazzaville, Kinkala et Mindouli, dans le département du Pool, 4000 femmes et filles enceintes n’ont pas accès aux services de prise en charge, a relevé Etanislas Ngodi, appuyé par le docteur Maixent Moundoungou, consultant à l’Association avenir nepad Congo.
L’objectif visé par ce projet qui durera 18 mois, jusqu’au 30 décembre 2023, est de mettre à la disposition des sages-femmes, des connaissances et des outils nécessaires à la prise en charge psychologique et émotionnelle des femmes enceintes dans les centres hospitaliers de Brazzaville, Kinkala et Mindouli.
Le choix porté sur les trois localités du Pays s’explique par la plus forte concentration de la population, surtout lors des événements sociopolitiques que nous avons connus. Pendant la période du projet, il s’agira de former le personnel soignant, d’accompagner les sages-femmes, de renforcer la communication et la visibilité du projet, d’accéder aux soins de qualité et à l’appui au soutien émotionnel aux femmes enceintes pendant et après l’accouchement, a indiqué Etanislas Ngodi.
Le coordonnateur de l’Association avenir nepad Congo a fait savoir également que des guichets mobiles de prise en charge psychologique et émotionnel seront implémentés pour permettre aux femmes enceintes, l’accès à la prise en charge. Pour cela, 4000 femmes et filles enceintes dans les localités de Kinkala, Mindouli et Brazzaville, ainsi que 55 agents de santé bénéficieront de cette formation.
Ce projet s’inscrit également dans le cadre de la prévention, la détection et le traitement des troubles psychologiques des femmes enceintes et répond à trois préoccupations majeures: la réduction du taux de mortalité maternelle, néonatale et infantile; la prise en charge holistique de la femme enceinte durant les trois trimestres de la grossesse; le renforcement de l’accès des femmes aux soins de santé maternelle complets (planification familiale, prévention et traitement du vih, a-t-il souligné.
A signaler que le taux de mortalité maternelle au Congo est de 433 décès pour 100.000 naissances vivantes par an. Parmi les causes dues aux décès, il y a les hémorragies post-partum, l’hypertension artérielle induite par la grossesse, la dystocie, les anomalies maternelles ou fœtales, les infestions après l’accouchement, les maladies comme le VIH sida, le paludisme, la tuberculose, ainsi que les complications de la grossesse et de l’accouchement. Ces décès maternels représentent 13% de tous les décès des femmes âgées de 15 à 49 ans.

Pascal BIOZI KIMINOU