Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé jeudi 9 février dernier, le déblocage d’une aide d’urgence de 80 millions de dollars en faveur du Burkina Faso, afin d’aider le pays à faire face à une crise alimentaire qui s’est aggravée depuis le début de la guerre en Ukraine.
Selon Martin Schinder, responsable de la mission du FMI, qui s’est rendu au Burkina Faso du 31 janvier au 8 février 2023, «cette aide contribuera à soutenir les mesures visant à fournir une aide d’urgence aux ménages en situation d’insécurité alimentaire aiguë». Cela doit, entre autres, a-t-il précisé, «apporter des fonds pour la distribution de biens alimentaires et d’eau potable. La crise alimentaire qui touchait déjà le pays s’est en effet aggravée après la guerre en Ukraine et nécessite une aide humanitaire et budgétaire immédiate».
Le FMI précise que 2,6 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë dans ce pays, et qu’en l’absence de mesures d’assistance, 3,5 millions de personnes pourraient être touchées, soit 16% de la population, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Le financement de 80 millions de dollars correspond à 60 millions de droits de tirages spéciaux (DTS), l’unité de compte du FMI reposant sur un panier de cinq grandes devises internationales. Elle doit encore être approuvée par le Conseil d’administration du Fonds.
Cette aide est prise via le guichet «chocs alimentaires» du FMI, dans le cadre de sa Facilité de crédit rapide (FCR). Ce guichet ouvert fin septembre pour une année doit permettre aux Etats qui en font la demande d’accéder de manière rapide à des financements d’urgence en cas d’insécurité alimentaire aiguë, de choc inattendu dans l’importation de céréales ou de hausse brutale des cours.

Alain-Patrick MASSAMBA