Dans les régions anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest, la crise qui sévit depuis quatre ans a occasionné la désertion de leurs postes à plus 1 000 enseignants. La ministre de l’Education Nalova Lyonga donne 14 jours aux enseignants déserteurs pour regagner leurs différents postes. Le phénomène concerne principalement le ministère des Enseignements secondaires.

Au regard de la liste des enseignants déserteurs, il ressort que plus de 85% sont originaires des régions anglophones du pays. Tous ces enseignants déserteurs sont menacés de sanctions administratives si dans les 14 jours à compter de la date de publication de la note de la ministre, ils ne retrouvent pas leurs postes ou ne présentent des justificatifs valables de leurs absences, à la Direction des ressources humaines du ministère. Un censeur nommé proviseur dans un lycée en zone anglophone, par la ministre Nalova Lyonga avait déjà refusé cette nomination en faisant valoir comme argument qu’il avait déjà atteint l’âge de départ à la retraite.
Ce phénomène rallonge la liste des défis à relever par les autorités camerounaises face à la situation dans les régions anglophones frappées par un conflit qui oppose l’armée régulière à des séparatistes qui réclament l’indépendance de leurs régions. Ce conflit a déjà fait plus de 12 000 morts et un million de réfugiés et déplacés internes selon des ONG locales et internationales.
Le Sénat américain quant à lui menace de sanctions ciblées les différents protagonistes gouvernementaux et séparatistes qui violent les droits de l’Homme. Plusieurs partis de l’opposition réunis au sein des Forces pour le changement, la sécurité et la paix au Cameroun ont débuté le 22 septembre 2020 une série de manifestations pour demander au gouvernement de mettre fin à cette guerre.
C’est dans ce contexte que s’est tenu récemment dans le pays le scrutin régional, que le parti au pouvoir a remporté sans surprise. Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) a été déclaré grand vainqueur des toutes premières élections des conseillers municipaux organisées le 6 décembre dernier. Le parti du Président Paul Biya, seul dans la course dans plusieurs régions, l’a emporté avec une écrasante majorité dans 9 des 10 conseils municipaux.
Le parti s’est même payé le luxe d’étendre sa base dans le fief du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) de l’opposant et député Cabral Libii, arrivé troisième au scrutin présidentiel d’octobre 2018. Scrutin qui avait été boycotté par certains partis d’opposition, notamment le Social democratic front (SDF) du légendaire opposant John Fru Ndi et le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de l’actuel principal oposant Maurice Kamto. Lui qui avait appelé au boycott de tout scrutin au Cameroun avant la résolution de la crise anglophone et la révision constitutionnelle.
Pour le récent scrutin, ce sont quelque 24.000 grands électeurs qui étaient appelés à voter pour désigner 900 conseillers régionaux, 90 par région. Ce vote, selon le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, s’est déroulé sans «aucun incident susceptible de porter atteinte à la crédibilité du scrutin ou à la sincérité des résultats attendus des urnes».

Azer ZATABULI