Président sortant, Nana Akufo-Addo à nouveau victorieux de la présidentielle du Ghana à l’issue d’un scrutin extrêmement serré. Il a été réélu avec 51,59% des voix, a déclaré mercredi 9 décembre 2020 la Commission électorale. Leader du Nouveau parti patriotique (NPP), il s’est imposé face à John Dramani Mahama, candidat de l’opposition du Congrès national démocratique (NDC), qui a recueilli 47,36% des votes et qu’il affrontait pour la troisième fois. L’opposition a annoncé qu’elle contestait ces chiffres et envisageait de faire appel.

«Je suis de nouveau profondément touché par la confiance que vous m’accordez et je ne la prends pas à la légère», a déclaré le Président réélu après l’annonce des résultats. Avant d’appeler à l’unité et à la paix au Ghana. Mais, l’opposition a rejeté ces résultats et dit envisager de faire appel de la décision de la Commission électorale. «Les preuves accablantes disponibles nous empêchent d’accepter cette conclusion fallacieuse et précipitée», a déclaré Haruna Iddrisu, un parlementaire du Congrès national démocratique (NDC), après l’annonce par la Commission électorale. Cependant, mardi, l’entente cordiale entre les deux candidats qui ont signé un «pacte de paix» les engageant à ne cautionner aucune violence lors du vote et à la proclamation des résultats, s’est effritée et le ton s’est durci.
Plus de 17 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes pour choisir entre douze candidats à la magistrature suprême et élire leurs 275 députés, mais le véritable duel se jouait entre deux candidats qui s’affrontaient pour la troisième fois. Les élections se sont déroulées globalement dans le calme, même si cinq personnes ont été tuées dans des violences électorales. Hormis ces violences, l’élection avait été de manière générale saluée comme un exemple en Afrique de l’Ouest, en proie cette année à plusieurs scrutins violents et contestés.
Nana Akufo-Addo bénéficie d’un bilan plutôt positif sur le plan diplomatique et social avec la création de lycées gratuits et un meilleur accès à l’éducation pour tous. Mais le chômage des jeunes a été un enjeu central dans cette campagne. Plus de la moitié des électeurs ont moins de 35 ans. Depuis les années 2000, ce pays riche en or, cacao et plus récemment pétrole, a connu une des plus fortes croissances au monde. Mais certaines régions continuent de vivre dans le plus grand dénuement et la crise provoquée par le coronavirus a durement touché le pays, dont la croissance cette année devrait tomber à 0,9%, selon le FMI, soit le taux le plus bas depuis plus de 30 ans.

Alain-Patrick MASSAMBA