A la tête de la CPC, la rébellion qui a échoué à renverser le président Touadéra l’an dernier, l’ancien président François Bozizé a trouvé refuge à Ndjamena, la capitale du Tchad. Une source a révélé samedi 6 octobre dernier qu’il s’y trouve en compagnie de ses fidèles lieutenants et d’autres chefs rebelles. François Bozizé avait reculé devant la contre-offensive des forces armées centrafricaines et leurs alliés russes et rwandais. Depuis, il se faisait discret, entre le nord de la Centrafrique et le sud du Tchad.

Une autre source fait savoir que l’ancien président et désormais chef rebelle Bozizé qui a quitté le sud du Tchad pour Ndjamena où il réside dans une villa cossue, attendrait les avancées du processus de médiation initié par l’Angola et la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL).
Les autorités tchadiennes précisent que leurs homologues de Bangui ont été informés de cette démarche. D’autant que, si l’ex-président est actuellement au Tchad, c’est à la demande de l’Angola, selon le gouvernement tchadien.
Certains compagnons de Bozizé se trouvent actuellement dans le sud du Tchad, précisément à Moundou, et d’autres à Ndjamena. Il s’agit, entre autres, de Maxime Mokom, un des leaders anti-Balaka, Al-Khatim à la tête du MPC ou encore du général Bobo des 3R.
La CPC coordonnée par François Bozizé, a tenté de renverser les autorités centrafricaines le 13 janvier dernier. Eu égard à cela, un mandat d’arrêt a été initié contre lui.
Déchu du pouvoir par la coalition armée Séléka dirigée par Michel Djotodia en décembre 2013, le général-président François Bozizé se réfugie en Ouganda, en passant par le Soudan du Sud. Il revient à Bangui clandestinement, 6 ans plus tard. Dans un premier temps, il envisage de candidater à la présidentielle de 2020. Mais la Cour constitutionnelle invalide sa candidature. C’est alors qu’il s’active pour un plan B, en prenant rapidement la coordination de la CPC. Un mouvement rebelle constitué des ex-Sélékas et des groupes anti-Balakas.
Après sa tentative avortée, François Bozizé reste plusieurs semaines dans son fief de Bossangoa, avant de s’enfuir vers le Sud du Tchad, à Moundou où une délégation de la CEEAC l’a rencontré, avant d’aller à Ndjamena.
A rappeler que l’ancien président centrafricain fait toujours l’objet d’un mandat d’arrêt depuis 2013. Mais ce dernier n’a jamais été appliqué. Une nouvelle procédure a été ouverte contre lui le 4 janvier dernier par le parquet de Bangui, pour atteinte à la sureté de l’Etat.

Gaule D’AMBERT