L’un des groupes armés du pays, l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) d’Ali Darassa «s’engage» à «se retirer de la Coalition des patriotes pour le changement», (CPC), la coalition rebelle formée en décembre 2020 ayant pour objectif d’éjecter le président Touadéra du fauteuil présidentiel. C’est ce qu’indique un communiqué diffusé lundi 5 avril dernier, et dont le porte-parole de l’UPC a confirmé l’authenticité.

Le document est manuscrit et signé de la main d’Ali Darassa. Le chef rebelle y déclare que lui et «ses officiers» s’engagent à «se retirer de la Coalition CPC», et «réitère…son engagement dans le processus de Khartoum».
Cet accord de paix avait été signé en février 2019 par 14 groupes armés, mais dénoncé en décembre par six d’entre eux, dont l’UPC, à la veille de la présidentielle. Pour justifier ce revirement, Ali Darassa invoque les souffrances qu’endurent actuellement les Centrafricains: «insécurité», «situation sanitaire», «famine» et «non-assistance humanitaire» peut-on lire dans ce message, adressé à la communauté «nationale et internationale». Sachant que l’UPC, un des groupes les plus actifs de la rébellion.
Lundi soir dernier, certains habitants de Bangui restaient «prudents» sur la suite concrète qui sera donnée à cet «engagement». Considéré comme le groupe le mieux équipé et l’un des plus actifs au sein de la rébellion, l’Unité pour la paix en Centrafrique est surtout présente dans l’est du pays, des zones réputées pour leurs gisements miniers.
Récemment, lors de la contre-offensive menée par l’armée nationale et ses forces alliées, Ali Darassa a quitté sa base de Bokolobo. Sa déclaration intervient quelques semaines après que le président Touadéra a annoncé l’organisation d’un dialogue dont les contours restent encore flous. A plusieurs reprises, le chef de l’Etat a exclu tout nouveau dialogue avec les responsables de la rébellion.

Gaule D’AMBERT