Depuis sa réélection en décembre dernier, le président Faustin-Archange Touadéra s’emploie à asseoir le pays sur des bases pacifiées. Il opère des réformes institutionnelles, notamment au sein de l’armée qui reconquiert progressivement l’ensemble du territoire. Face à l’opposition qui a du mal à reconnaître son autorité, le président centrafricain répond par la main tendue et rassure autant qu’il peut. Ainsi, il a annoncé lundi 19 avril 2021 un dialogue républicain.

Faustin-Archange Touadéra a ouvert à Bangui les concertations nationales en vue du dialogue républicain. Elles préparent le grand dialogue républicain qu’il avait annoncé en mars dernier. Une rencontre des filles et fils de Centrafrique qui fait suite à sa réélection au terme d’élections controversées, qui avaient été perturbées par une coalition de groupe armés, la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) depuis décembre 2020.
L’ouverture de ce dialogue était demandée depuis de longue date par les partis politiques d’opposition, tout comme par la communauté internationale. Le chef de l’Etat de la RCA devait recevoir lundi les premiers participants à ces consultations. Ce sont les 23 membres de la délégation de Bangui qui a dû ouvrir le bal au Palais de la Renaissance. Dès mardi 20 avril, ce sera au tour de la société civile: syndicats, associations et ONG qui se succèderont jusqu’à mercredi 21 avril. Viendront ensuite les confessions religieuses où protestants, catholiques et musulmans présenteront leurs doléances au président, vendredi 23 avril 2021. Après une journée consacrée aux préfectures et aux chefs traditionnels venus de tout le pays, les partis ou rassemblements politiques comme la COD 2020 clôtureront les concertations le mardi 27 avril.
Alors que s’ouvrent ces consultations, le pouvoir semble avoir exclu tout dialogue avec les représentants des groupes armés ou tout parti politique ayant montré un quelconque soutien à la Coalition des patriotes pour le changement. En revanche, au sein de l’équipe technique d’appui, on indique que les députés concernés par une procédure de levée d’immunité parlementaire pourront participer aux concertations.
Une fois les consultations compilées, le président Touadéra a promis que cela servirait de base à l’application de l’Accord de paix et de réconciliation national signé il y a plus de deux ans, et obtenu à l’issue d’âpres discussions à Khartoum, au Soudan.
Selon le chef de l’Etat, ces consultations nationales sont organisées dans le but de recueillir l’avis et les recommandations des Centrafricains. Il veut ainsi donner un coup d’accélérateur à la réconciliation nationale au lendemain d’élections générales marquées par des offensives rebelles dans plusieurs villes du pays, dont la capitale Bangui. Une manière de marquer son attachement à un dialogue républicain.

Azer ZATABULI