Levons d’emblée l’équivoque: nous ne sommes pas parmi ceux qui tergiversent sur la vaccination. Il faut se faire vacciner contre la COVID-19, au vu de tous les bienfaits que les vaccins actuellement disponibles nous apportent. Ainsi que ne cessent de le répéter les praticiens, entre les avantages de la vaccination et ses inconvénients réels ou supposés, il n’y a pas match. Il faut se faire vacciner !
Mais, constatons ensemble que ce message simple se heurte à de très épaisses obstructions. Elles viennent de milieux aussi divers que les conspirationnistes, les cercles philosophiques, le monde de la science elle-même, des altruistes au-proclamés… C’est un entrelacs de fausses vérités qui fondent aujourd’hui sur les vaccins, avec un seul objectif: empêcher leur diffusion par tous les moyens! Et il n’est plus rare de voir des hésitations et des doutes naître, même chez les personnes les mieux préparées.
«J’ai pris ma première dose, mais on me dit que c’est la deuxième qui est la plus terrible», proclamait ce jour-là une vendeuse. «Vous savez quoi: tous les Présidents africains qui ont émis des doutes sur la véracité du coronavirus sont morts, éliminés !». Et de citer pêle-mêle le Président Nkurunziza du Burundi, Magufuli de Tanzanie. Ces derniers jours, ces réseaux sociaux ont même ajouté à la liste de leurs prétendues preuves l’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse, abattu parce qu’il s’était placé contre des lobbies épidémiologistes!
En un mot, comme en cent: nous avons à faire face à une terrible épidémie. L’opposer à d’autres pandémies persistantes (et qui n’ont pas encore trouvé des vaccins, comme le Sida) pour justifier un prétendu complot mondial est tout simplement absurde. Dans le silence de nos hôpitaux, des gens meurent de cette maladie. Le nier c’est préparer le terrain à sa non-éradication. Parler d’un complot ourdi pour l’élimination de la race noire, c’est faire injure aux vrais complots de par le monde.

Albert S. MIANZOUKOUTA