La Fondation Niosi et le Pavillon d’architecture et de la ville ont animée conjointement, une conférence-débat sur le thème «La mode et la ville, la fabrique des identités», à l’Institut français du Congo (IFC), à Brazzaville, jeudi 18 février 2021. Le débat a eu pour conférenciers Mme Karelle Koubatika, architecte, responsable du Pavillon d’architecture et de la ville, et Hyppolite Diayoka, styliste. La modération a été assurée par le Pr Josué Ndamba, membre de la Fondation Niosi. L’objectif visé était de sensibiliser le public en démontrant que la mode participe de la création de l’identité dans la ville, mais aussi un langage. La mode est un vivier dans une ville.

Le débat dans la salle de conférence a été accompagné d’une exposition de quelques articles de création de la mode: vêtements, sacs à main et bien d’autres objets de design. Le débat s’est focalisé sur le lien existant entre un architecte et un styliste. Chacun d’eux joue un rôle de conception. L’architecte s’occupe des maisons et le styliste des vêtements. Tous deux visent à mettre l’être humain dans des conditions de vie acceptables. L’architecte et le styliste évoluent dans un même territoire, qui est la ville. On doit s’habiller et vivre dans une maison en rapport avec l’environnement. L’habillement et l’habitation doivent donc être conçus par rapport à l’environnement.
Le cas de Brazzaville: cette ville est complètement dénaturée du fait qu’elle subit de nombreux phénomènes néfastes, tels que les érosions, des maisons qui s’écroulent, des ravins qui se creusent, des monticules de déchets, des chaussées dégradées, un encombrement des rues par des véhicules hors d’usage, des nuisances sonores de jour comme de nuit, etc. Les citoyens sont désemparés. Brazzaville se trouve dans un état de délabrement. Plus personne n’ose parler de Brazza-la-verte. L’image que chacun a de cette ville est terne. L’homme doit vivre selon sa nature. La capitale du Congo est confrontée à une crise environnementale.
Les Congolais devraient avoir une habitation et un habillement adaptés au climat. Il faut penser comment améliorer l’environnement urbain, donc avoir la meilleure qualité de vêtements et d’habitation pour être à l’abri de beaucoup d’inconvénients.
C’est ainsi que Hyppolite Diayoka a confirmé que «la mode est un grand vivier dans une ville. On le constate dans les grandes capitales du monde. La mode rapporte beaucoup. Elle est rentable. C’est à nous de savoir comment rendre cela rentable chez nous, quelles sont les dispositions, les précautions à prendre, comment accompagner ce secteur qui est très riche, générateur d’emplois.»
Mme Karelle Koubatika a souligné que «le lien entre la mode et l’architecture est un art qui concerne la vie et la citoyenneté. Nous devons reconnaître ce lien et nous devons en parler pour que cela soit connu du grand public. Quand on est à un endroit, on doit suivre le même code, quand on vit dans une ville, il doit y avoir une façon de faire. Il y a des lois, des règles et de la recherche, parce que la ville évolue avec ses habitants. Un homme bantou de 1960 n’est plus le même que celui de 2020.»

Philippe BANZ