Le 8 mars prochain, l’humanité célébrera la Journée internationale des droits de la femme. A cette occasion, l’Institut français du Congo (IFC) organisera plusieurs activités, sous la thématique ‘’Tosala’’ (Agissons). Barbara Pamou, responsable communication de l’IFC à Brazzaville, dévoile les déclinaisons de cette célébration, dans l’interview ci-après.

*Quelles sont les activités prévues à l’occasion de cette célébration?
** Nous avons différentes activités du 6 au 27 mars. La plus importante aura lieu le 6 mars.

*Qu’est-ce qui est prévu ce jour?
**On a réuni un collectif de 18 artistes féminins (slameuses, chanteuses, rappeuses) de Brazzaville et de Pointe-Noire autour d’un titre: ‘’Tosala’’ (agissons). Cette chanson est composée et chantée par des femmes (direction artistique, réalisation du clip, etc.), dans dix langues: mboshi, makoua, kongo, lingala, bembé, kitouba, lari, téké, hângala, vili et français. Ce collectif est composé de Fanny Fayard, Oupta, Liz Babindamana, Flore Onissah, Mildred Moukenga, Mariusca la Slameuse, Monie Kongo, Habit Mampila, Nestelia Forest, Maman Credo, Benie Chicane, Gladys Samba, Dulcie, Dom, Gypsie la Tigresse, La Pie d’or, Jessy B, Cilia Jules, Spirita Nanda et Welicia. Elles sont toutes aussi talentueuses les unes que les autres, et représentent tous les profils musicaux qu’il y a au Congo. La dernière fois, la thématique était OSE: ose parler, ose te défendre, ose prendre conscience de ta valeur, etc. Cette année, c’est ’’Tosala’’, agissons. Vous avez osé, cette fois, continuez à oser, parler, dénoncer, mais, vous n’êtes pas seules, on agit. Le 6 mars, ce sera la sortie officielle de cette chanson.

*Y aura-t-il autre chose ?
**Il y aura aussi un documentaire dans lequel toutes ces artistes prennent la parole et racontent ce qu’elles ont vécu elles-mêmes ou leurs proches. Parce que, quand on dit violences faites aux femmes, les gens oublient qu’elle existe sous différentes formes et à tous les niveaux de la société. Avec ce documentaire, on touche à, grosso modo, toutes ces violences-là et dans les différentes sphères de la société. Le 6 mars, on aura, à 14 heures, le lancement officiel de ce clip et du documentaire, dans quatre lieux du Congo: trois à Brazzaville et un à Pointe-Noire. Il y aura des tables-rondes, des rencontres-débats. Ces artistes seront présentes, mais ne seront pas seules. Elles seront accompagnées des femmes de l’Association des femmes juristes du Congo, du FNUAP, d’ASI, de l’Union européenne. Il y aura aussi nos partenaires comme MTN, etc. Lors de ces rencontres-débats, on abordera le fond de la thématique des violences faites aux femmes. Certes, les artistes pourront témoigner, mais toutes les personnes représentantes de ces associations prendront également la parole pour dire ce qu’il est possible de faire, quand on a été victime. Si on veut prévenir le mal, il faut savoir dans quel centre aller, au niveau de la contraception, qu’est-ce qu’il est possible de faire, etc. de manière à ce que le plus grand nombre de personnes soient éclairées, sensibilisées à cette question.
Pour celles qui auront la possibilité de se déplacer, il y aura une table-ronde à Poto-Poto, à l’Espace RL, dans la rue Batéké, à l’hôpital de base de Bacongo et au marché de la Tanaf, à Makélékélé.
Les personnes de Pointe-Noire, pourront aller à l’Espace Yaro, pour participer à cette rencontre-débat. Bien entendu, tout se fera dans le respect des gestes barrières, parce nous sommes encore en période pandémique.
Pour ceux qui ne pourront pas se déplacer, il leur suffira de regarder la télé, d’écouter la radio, puisqu’on a réussi à avoir des médias qui nous accompagnent sur ce projet. Du coup, le documentaire sera diffusé à la télé, à 14 heures, mais aussi à la radio, le samedi 6 mars, à 14 heures et tous ceux qui seront connectés, directement sur la page facebook de l’IFC.
On aura également une activité le 8 mars, parce que c’est un sujet qui est resté sensible. Nous, on a montré qu’on n’était peut-être pas contre que les femmes portent des pagnes, le 8 mars, qu’elles se fassent belles. Au contraire, il peut avoir cette touche de douceur. Voilà pourquoi on a utilisé aussi cette chanson ‘’Tosala’’, parce que nous pensons que la culture peut aider à faire évoluer les mentalités, à faire changer les mœurs. Du coup, quand la chanson sera lancée le 6 mars, vous qui nous suivez sur nos différents canaux de communication, écoutez la musique, apprenez la petite chorégraphie ‘’Tosala’’, participez au challenge et envoyez-nous vos vidéos. S’il n’est pas possible, il vous suffit de venir le lundi 8 mars, à partir de 15 heures. Nous avons plusieurs activités: une table-ronde radiophonique, qui abordera la question du harcèlement en milieu scolaire et universitaire. Ce sera en partenariat avec la RCJI et l’association Avenir NEPAD. Ce sera uniquement à la radio. Et à partir de 17 heures, sur le parvis de l’IFC, il y aura le challenge ‘’Tosala’’, à l’issue duquel nous ferons le vernissage de quatre expositions: une exposition-photos intitulée «Silence» de l’artiste camerounaise Ange Kayifa; une exposition du ministère de la Santé, de la population, de la promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement basée sur la prise en charge de la réinsertion des femmes victimes des violences basées sur le genre dans le district de Mpangala (Département du Pool), avec le soutien du Fonds danois, du FNUAP et du PAM; une exposition en format BD de l’Eglise évangélique du Congo sur les violences en milieu familial. Et l’Union européenne proposera un best of du studio photos éphémère des années précédentes sur le parvis de l’IFC et dans la ville de Brazzaville. Voilà, en gros, ce qui sera fait entre le 6 et le 8 mars où nous allons lancer la campagne ‘’Tosala’’, ‘’agissons’’. Et puis tout le reste du mois, on n’a rien à l’IFC de physique, mais surtout, des diffusions des programmes audiovisuels au niveau des médias nationaux, avec le concert des Mamans du Congo, un documentaire sur Fannie Fayard et un autre sur Mariusca la slameuse.

*Un dernier mot?
**Soyez nombreux à suivre ces différents programmes, peu importe si c’est physiquement, en présentiel, ou sur les réseaux sociaux, ou tout simplement, depuis chez vous, en suivant la télé ou en écoutant la radio. Donc, agissons, tosala!

Propos recueillis par
Véran Carrhol YANGA