Aujourd’hui, à la majorité ou à l’opposition, les plateformes ne sont plus qu’un souvenir. Elles ont toutes fini par voler en éclats. Et le phénomène n’est pas nouveau ! Déjà, lors des élections municipales du 23 novembre 1956, l’alliance UDDIA-RDA/UMC conduite par l’abbé Fulbert Youlou, remporte les mairies des trois plus grandes villes du Congo et Fulbert Youlou devient le premier maire de Brazzaville, Stéphane Tchitchelle, celui de Pointe-Noire et Pierre Goura occupe la mairie de Dolisie.
Mais au cours de cette même année,, le Parti progressiste congolais (PPC) de Félix Tchicaya connaît des dissensions internes et éclate. Pierre Simon Kikhounga-Ngot et ses militants se retirent pour former un nouveau parti, le Groupement pour le progrès économique et social (GPES). Mais, ce parti n’avait qu’une audience régionale, c’est pourquoi, il va s’allier à la Social-Démocratie Française (SFIO), section locale du Mouvement socialiste africain (MSA) de Jacques Opangault.
Aux élections législatives du 31 mars 1957 pour le renouvellement de l’Assemblée territoriale, le MSA de Jacques Opangault créé en 1946, remporte vingt-trois sièges contre vingt-deux à l’UDDIA, le parti de Fulbert Youlou. Il sera porté à la tête du premier conseil du Gouvernement du Moyen-Congo, en qualité de vice-président, la présidence étant dévolue de droit et à titre honorifique au représentant du pouvoir de tutelle, en l’occurrence le gouverneur-chef de territoire. Mais, la défaite de l’UDDIA se transformera, six mois après, en une victoire. En effet, en septembre, l’élu de Mossendjo, dans le Niari, Georges Yambot, conseiller MSA, quitte son groupe parlementaire en ralliant les rangs de l’UDDIA en plus de la défection du député MSA de Mossaka, Henri Itoua. Les élections législatives du 6 juillet 1958 confirment cette majorité.

Jacques-Joachim Yhombi-Opango et Pascal Lissouba
Jacques-Joachim Yhombi-Opango et Pascal Lissouba

Le 15 août 1960, la République du Congo accède à l’indépendance. La cérémonie officielle y relative est présidée par André Malraux, ministre français de la Culture. Seul candidat en lice, l’abbé Fulbert Youlou est élu président de la République le 20 mars 1961, avec 97,50% des suffrages exprimés. L’UDDIA, son parti politique, devient la principale formation politique du Sud, en absorbant le PPC, devenant par la même occasion, la section locale du RDA.
Avec le pluralisme démocratique, l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS) et l’Alliance nationale pour la démocratie (AND) d’une part, et le Parti congolais du travail (PCT) d’autre part, signent le 11 août 1992, un accord en vue de consolider le socle d’une majorité parlementaire durable.
La même année, l’Alliance URD-PCT et apparentés est créée après la rupture de l’alliance UPADS-PCT au lendemain de l’élection de Pascal Lissouba à la tête du pays.
Le 22 janvier 1993, une nouvelle coalition politique sera créée: le Centre démocratique ou Troisième force dirigée par le leader du Mouvement patriotique congolais (MPC), Me Aloïse Moudileno-Massengo.
Du 29 juillet au 4 août 1993, feu le Président gabonais Omar Bongo Ondimba offre sa médiation à la crise congolaise née du différend électoral entre la Mouvance présidentielle et l’Alliance URD/PCT et apparentés. Ces négociations aboutissent à la signature de l’accord de Libreville qui a largement contribué à la réinstauration d’un climat de détente au Congo.
En 1994, l’alliance UPADS-PCT vole en éclat lorsque le MCDDI décida de s’allier à l’UPADS. Au cours de cette même année, le PCT et ses apparentés créent, le 8 septembre, les Forces démocratiques unies (FDU),. une coalition regroupant le Parti congolais du travail (PCT) et les partis qui lui sont apparentés (URN de feu Gabriel Bokilo, UPRN de Mathias Dzon, UNDP de Pierre Nzé, PLR d’Antoine Thomas Nicéphore Fylla Saint-Eudes et le CAD).
Le 22 janvier 1995, le Premier ministre Jacques Joachim Yhombi-Opango rend publique son équipe gouvernementale marquée par l’entrée de quelques partis d’opposition, notamment le MCDDI de Bernard Kolélas et le RDPS de Jean-Pierre Thystère-Tchicaya.
Douze parlementaires (huit députés et quatre sénateurs), originaires de Boko-Songho, Kayes, Madingou, Mfoati et Nkayi, quittent la Mouvance présidentielle le 23 janvier 1995 et décident de créer une nouvelle force politique suite à la non représentation de leur contrée au Gouvernement.
Le 17 juin 1996, les présidents de l’URD tiennent une conférence et réaffirment l’alliance URD-FDU comme socle de l’unité nationale. Quatre mois après, précisément le 2 novembre 1996, le RDPS de Jean-Pierre Thystère-Tchystère, l’UR de Benjamin Bounkoulou et le MDS de Paul Kaya créent à Pointe-Noire, une nouvelle alliance politique.
Cette même année, le président de la République, Pascal Lissouba, et Bernard Kolélas se retrouvent tous deux à Paris. Une rumeur fait état de la signature d’un accord secret sur l’élection présidentielle de juillet 1997. L’UDR-Mwinda, jaloux, tourne le dos à Pascal Lissouba. Cette rumeur se confirme en 1997 par la création de l’Espace républicain pour la défense de la démocratie et de l’unité nationale (ERDDUN) et la nomination de Bernard Kolélas au poste de Premier ministre.
Le 21 mars 1997, dix-huit partis politiques de l’opposition signent un mémorandum sur l’élection présidentielle de juillet 1997. L’Alliance URD-PCT qui veut être le socle de l’unité nationale est secouée. Un cafouillis dans les alliances et un vagabondage politique vont conduire le pays à la guerre fratricide et meurtrière de 1997.
A peine créée, l’ADP-Mbongwana qui regroupait 44 partis et associations de l’opposition signataires du mémorandum du 15 novembre 2001, a volé en éclat en 2002. Certains partis politiques n’ont pas admis que Jean-Michel Bokamba-Yangouma en soit le leader. Les sept partis, membres à part entière de l’ADP dirigée par Abel Wilson Ndessabeka ont dénoncé vivement cette imposture qui relevait, en effet, à leurs yeux, de la «pire escroquerie politicienne, teintée de filouterie si ce n’est tout simplement de forfaiture à l’extrême».
Pour mieux aborder les échéances électorales de 2002, la CODESA, un nouveau mouvement de l’opposition, voit le jour le 29 mars 2002. Il avait pour leader André Milongo, président de l’UDR-Mwinda. Cette plateforme rassemblait la plupart des leaders de l’opposition. Son combat s’inscrivait dans la continuité des actions que l’opposition congolaise n’a cessé de mener pour obtenir la transparence dans l’organisation des élections au Congo.
Face à elle, le Rassemblement de la majorité présidentielle (RMP) porté sur les fonts baptismaux.
Le Pôle Républicain des Rénovateurs (PRR) est le né le 19 mars 2004. C’est une plateforme de la majorité présidentielle portée sur les fonts baptismaux par Wilfrid Nguesso, Marcel Mbani, Gabriel Entcha-Ebia, Jean-Bruno Mazonga, Martin Oyali, Sylvain Ngambolo.
En 2004, Me Hervé Ambroise Malonga, président de la Convention des républicains (CR), quitte la CODESA et forme avec 13 leaders d’autres partis et associations politiques de l’opposition, le 7 août, la coordination de l’opposition pour une alternance démocratique (CODESA). Il en sera le président. Elle s’était définie comme un cadre de concertation, d’analyse et d’action politique. Les partis comme l’UPADS, l’UDR-Mwinda et le RDD, présidé à l’époque par Saturnin Okabé, n’en étaient pas membres.
Dans l’entre-temps, la CODESA qui comptait 9 partis politiques à l’origine, n’en a eu plus que 6 en 2006, année de sa disparition. Son leader André Milongo claque la porte et crée le 29 avril, en compagnie d’autres responsables, le Front démocratique pour la commission électorale indépendante (FDCEI) dont il sera le président. Les fondateurs de cette nouvelle alliance politique justifiaient sa création par le fait que les élections de 2002, organisées par la Commission nationale d’organisation des élections (CONEL), étaient entachées de «graves irrégularités».
A peine créé, le FDCEI s’étiole et disparaît comme il venait de naître. André Milongo, président de l’UDR-Mwinda, forme avec l’UPADS et le RDD, l’Alliance pour une nouvelle République (ANR) qui a brillé par l’immobilisme. L’accord portant création de ce groupement a été signé le 11 mai 2007. Son objectif était de «conquérir le pouvoir par les voies démocratiques, afin de proposer aux Congolais un projet politique alternatif crédible et salvateur, fondateur d’une nouvelle République».
A cette initiative, Mathias Dzon, président de l’UPRN avec 11 autres leaders des partis et associations politiques opposent l’Alliance pour la République et la démocratie (ARD), afin de consolider, selon eux, «la démocratie au Congo et de militer pour une alternance politique». Parmi ces partis, le MGCC de Jean Michel Bokamba-Yangouma, le RDR du général Raymond Damase Ngollo, la Convergence citoyenne de Bonaventure Mbaya et le PSDC de Clément Miérassa. Sa sortie officielle a eu lieu le 25 octobre 2007.
Le 12 avril 2008, Jean-Michel Bokamba-Yangouma et Luc Daniel Adamo Mateta créent la coalition des partis du centre (CPC).
En février 2009, l’opposition organise ses états généraux, au cours desquels seront adoptés un certain nombre de documents fondamentaux. Ainsi est né le Front des partis de l’opposition congolaise (FPOC) dont l’objectif initial était l’exigence, par la concertation, d’élections libres, transparentes et équitables au Congo.
A l’instar des coalitions d’opposition qui l’ont précédé, le FPOC n’a pas fait exception par la nature hétéroclite des membres qui le composaient et surtout par leur comportement calculateur.
Parce qu’en dehors de la plateforme sur l’exigence d’une élection libre, transparente et équitable, les partis membres du FPOC ne se sont accordés sur rien. Chaque leader a adhéré à ce cartel politique en conservant toutes les marges de manœuvre que lui confère son autonomie, chacun avec son agenda caché, sa ligne et sa stratégie politique.
Pendant que le pouvoir s’obstinait à distinguer, au sein des forces de l’opposition, des modérés d’un côté et des radicaux de l’autre, l’ARD au sein du FPOC s’attribue le label de «vraie opposition», contre les autres partenaires suspectés en permanence d’intelligence avec Mpila, et considérés comme de faux opposants. Dans cet esprit, comment donc bâtir la confiance et l’unité d’action dans une coalition politique où règne un climat malsain entre des leaders plus préoccupés par leurs ambitions personnelles, que par la recherche d’une véritable dynamique d’union des forces favorables au changement?
A vrai dire, le FPOC portait les germes de la division depuis sa création. Car, comme dans toutes les coalitions d’opposition précédentes n’ayant jamais survécu à leurs contradictions internes, au FPOC chaque leader était venu avec l’intention cachée de se servir de l’autre comme marche-pied. D’où le climat empreint de suspicions des uns contre les autres, ainsi que les invectives qui caractérisaient les débats au niveau des instances et qui l’ont contraint à la disparition forcée.
Présidé par Rigobert Ngouolali, le FPOC a, malgré les fortes dissensions en son sein, nées de la participation de certains de ses membres à la concertation politique d’Ewo, su préserver son unité, jusqu’en novembre 2012. Dans la perspective de la tenue de sa convention nationale, instance habilitée à apprécier le bilan de l’exercice 2011-2012, à renouveler les instances et à élire un nouveau président qui, selon ses textes, devrait provenir du Groupement politique ARD, le collège des présidents fut convoqué pour fixer la date de la convention et adopter son budget. Curieusement et bizarrement, les jours convenus, les présidents, pourtant bien informés, sont absents. La politique de la chaise vide faisait son entrée, annonçant ainsi la fin d’une aventure.
Le Mouvement citoyen pour le respect de l’ordre constitutionnel, une plateforme regroupant des associations, des syndicats, des partis politiques et des individualités et qui s’oppose au changement de la Constitution est créé le 24 mai 2014. Son ambition était claire et nette: arrêter et stopper net, selon son président Clément Miérassa, le changement de la Constitution, en se proposant d’être le garant de sa défense et du respect des règles communément admises dans le cadre de cette constitution.
Face aux enjeux électoraux de 2016, quarante-cinq partis, associations et personnalités indépendantes opposés au changement de la Constitution se réunissent le 15 janvier 2015, pour signer une déclaration dans laquelle ils exigent le respect de l’ordre constitutionnel et la convocation d’une concertation sur la préparation de l’élection présidentielle. C’est la naissance du Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (FROCAD) avec pour but de s’opposer, démocratiquement, au changement de la Constitution de 2002. Il a pour coordonnateur national, Paul-Marie Mpouelé qui va démissionner quelques mois plus tard, pour cause de suspicion dont il faisait l’objet de la part de certains membres de cette coalition.
Il sera remplacé par Pascal Tsaty-Mabiala, Premier secrétaire de l’UPADS qui sera, lui, remplacé au pied levé par Claudine Munari, pour avoir pris acte des résultats de l’élection présidentielle du 20 mars 2016. Cette dernière est officiellement investie dans ses fonctions le vendredi 15 juillet 2016.
Une nouvelle plateforme opposée au changement de la Constitution du 20 janvier 2002 verra le jour, à Brazzaville, le 1er aout 2015. Dénommée: Initiative pour la démocratie au Congo (IDC), elle a été lancée, lors de la cérémonie de signature de la convention relative à sa création, qui a réuni, au domicile de l’ancien ministre André Okombi-Salissa, Guy-Brice Parfait Kolélas, René Serge Blanchard Oba, le député Mabio Mavoungou-Zinga, Guy Mafimba, Nicolas Kossalobade, Jean-Baptiste Bouboutou-Mbemba…
Le 22 août 2015, les leaders du FROCAD et de l’IDC s’unissaient à travers un accord de partenariat, en vue de «défendre et promouvoir le respect de l’ordre constitutionnel, la gouvernance électorale pour des élections crédibles, libres et transparentes; la justice et l’égalité pour tous; concevoir et mettre en œuvre des actions communes crédibles, efficaces et des approches de résistance non-violente et légale».
Celles-ci ont tenu, du 8 au 13 janvier 2016, à Brazzaville, une convention dont on attendait, entre autres, la désignation d’un candidat unique à l’élection présidentielle anticipée du 20 mars 2016.
Sur ce point précis, l’opposition aurait, finalement, choisi la stratégie de candidats multiples, parce que pour s’attaquer à un éléphant, «il faut être plusieurs». L’image ne traduisait pas moins sa difficulté à se donner un chef derrière lequel tout le monde se rangerait. Et quand on sait que dans cette opposition d’autres ténors comme Mathias Dzon faisaient bande à part, on pouvait déjà penser que c’est en rangs dispersés qu’ils allaient aborder l’élection présidentielle.
Et pour cause, Guy-Brice Parfait Kolélas avait déjà annoncé, lors d’une rencontre avec ses militants, au siège du MCDDI, à Makélékélé, le premier arrondissement de Brazzaville, sa candidature à l’élection présidentielle. Il fallait s’attendre aussi à la candidature d’André Okombi-Salissa, pour représenter l’IDC. Du côté du FROCAD, Pascal Tsaty-Mabiala et Claudine Munari s’étaient déclarés candidats à leur tour.
L’IDC est dans la tourmente de la démission ou non de Guy-Brice Parfait Kolélas et son initiative de tenir sa convention. Les cadres et militants sont, pour leur part, médusés de voir ce spectacle de mésentente auxquels se livrent leurs dirigeants, alors que les législatives pointaient en 2016.
Défendre la Constitution et promouvoir l’alternance démocratique. Tels étaient les objectifs de la charte citoyenne signée le 10 novembre 2015 par Clément Miérassa, président du Parti social-démocrate congolais (PSDC), et du Mouvement citoyen pour le respect de l’ordre constitutionnel (MCROC), Anatole Limbongo-Ngoka de la Plate-forme de la société civile pour le respect de la Constitution du 20 janvier 2002 et Paul-Marie Mpouelé de l’Association «Sauvons le Congo».
Se définissant comme des organisations non violentes, les trois associations devaient régler, par les moyens pacifiques, tout différend dans lequel elles pourraient être impliquées, de telle manière que la paix, la sécurité nationale et la justice ne soient pas mises en danger. Les signataires se proposaient de se consulter, chaque fois que, de l’avis de l’une d’entre elles, l’intégrité de leurs structures, l’indépendance politique ou la sécurité de l’une des parties seraient menacées.
Le 20 juillet 2016, Paul-Marie Mpouelé, Armand Mpourou, Clotaire Mboussa Hella et les autres créent une coalition de l’opposition, appelée le Rassemblement pour l’opposition congolaise (ROC), un groupement d’une dizaine de petits partis politiques sans élus, même au niveau de quartier. Cette plateforme envisageait de mener autrement la politique de l’opposition qui, semble-t-il, n’a évolué que d’échecs en échecs.
Sans surprise, René Serge Blanchard Oba annonçait le 20 septembre 2016, l’inclusion de Guy Brice Parfait Kolélas de l’IDC. A son l’origine, son initiative lancée en solo, de tenir une convention des partis de l’opposition congolaise.
Une nouvelle plateforme voit le jour le 23 juin 2018, l’opposition politique congolaise réunie autour de Pascal Tsaty-Mabiala, chef de file de l’opposition.
A noter que depuis les élections démocratiques de 1992, le processus démocratique engagé par la Conférence nationale souveraine en 1991 dans notre pays, souffre de l’incurie des coalitions politiques, trop souvent fondées sur des alliances contre-nature, sans convergence sur les principes.
Cette assertion peut se vérifier à travers les aventures sans lendemain des alliances aussi hétéroclites que contre-nature de l’URD, des FDU, du MUR, de l’Opposition plurielle, etc., qui n’ont fait que conduire, dans l’impasse, le processus démocratique engagé par la Conférence nationale souveraine en 1991.
L’histoire retiendra que tous ces cartels politiques n’ont été que de véritables salles d’attente où plusieurs personnalités des élites nationales, vivant très mal la perte des privilèges du pouvoir, attendent d’être rappelées à la table du festin.
C’est cette politique du ventre qui explique toutes les convulsions et tous les déchirements qui font des coalitions politiques au Congo de simples espaces de recrutement, en vue du renforcement et de la pérennisation du pouvoir.

Cyr Armel YABBAT-NGO