Après la rencontre du 12 mars dernier entre le ministre de l’Intérieur, de la décentralisation et du développement local, Raymond Zéphirin Mboulou, et les groupements des partis politiques sur le processus de mise en œuvre de la carte d’électeur biométrique et la refonte de la loi électorale, une frange de dix-sept partis politiques exclus de la table des discussions est montée au créneau pour dénoncer, selon elle, «l’attitude désinvolte» du ministre qui a appelé de «manière cavalière», les groupements des partis politiques. Elle annonce la création d’une inter-coalition des partis politiques de l’opposition.

Dans sa déclaration lue par Joseph Kignoumbi Kia-Mboungou, président de La chaîne, cette frange rappelle au ministre que la Constitution et la loi sur les partis politiques disposent que: ce sont les partis politiques qui concourent au suffrage universel et que ce sont eux qui peuvent se regrouper en collectif des partis politiques. «C’est pour cela, que nous sommes allés au ministère de l’Intérieur pour participer à cette réunion. Malheureusement, nous avons essuyé un refus», ont-ils déploré.
Pour ces partis politiques, cette réunion a été convoquée de «manière cavalière». Ainsi, outrés par la méthode, ils ont, une fois de plus, rappelé au ministre que la classe politique est composée par des partis politiques constitués conformément à la loi n°20-2017 du 12 mai 2017 portant loi organique relative aux conditions de création, d’existence et modalités de financement des partis politiques. «Que les groupements politiques n’existent que par la volonté des partis politiques conformément à l’article n°2 de la loi précitée qui dispose que les partis politiques peuvent se constituer en unions ou groupements politiques, en alliances ou en fusion de partis», expliquent ces partis politiques.
Par conséquent, ils estiment que toute question politique majeure ne peut être traitée que par les partis politiques légalement constitués.
En outre, ils ont rappelé au ministre de l’Intérieur que la classe politique nationale est composée uniquement par des partis politiques légalement constitués. «Que la question de la gouvernance électorale notamment la biométrie sur la base des conclusions et recommandations des différents dialogues et concertations ne peut être traitée que par les partis politiques de manière inclusive; que pour l’intérêt de la démocratie, les partis politiques demeurent les interlocuteurs du Gouvernement».
Ces partis politiques ont dénoncé l’attitude «désinvolte» du ministre de l’Intérieur à leur égard, «en violation répétée de la Constitution et de la loi. Attitude devenue récurrente», ont-ils fait savoir.
Ils annoncent la création de l’inter-coalition des partis politiques de l’opposition, tout en se réservant le droit de prendre leurs responsabilités «au cas où l’attitude du ministre perdurerait», ont-ils averti.

Les partis politiques exclus de la rencontre

UFOVINA, La chaîne, URC, CODEMA, CDR, Renaissance, CAP, PSDE, PARE, MR, RDD, CNR, PSDC, PSVR, CADD, PAC, UPRN
KAUD