Faire connaître l’organigramme de la Commission épiscopale de l’éducation catholique (CEEDUC) ainsi que les missions qui lui sont assignées par les évêques, en vue d’être conforme vis-à-vis de l’Etat: tels sont les maîtres mots qui ont été au centre des travaux des directeurs diocésains, coordonnateurs sectoriels, coordonnateurs locaux, directeurs d’établissements, structures intermédiaires et partenaires de l’école catholique, au cours de la 16ème session des assises nationales qui se sont tenues du 5 au 7 octobre 2021, au Centre interdiocésain des œuvres à Brazzaville. Sous les auspices de Mgr Anatole Milandou, archevêque métropolitain de Brazzaville et président de la CEEDUC. En présence de Mgr Daniel Franck Nzika, évêque d’Impfondo et vice-président de la CEEDUC, de l’abbé Brice Armand Ibombo, secrétaire général de la Conférence épiscopale du Congo (CEC) et de la sœur Agnès Clarisse Nkourissa, secrétaire générale de la CEEDUC qui a souligné l’importance de cette session en prenant appui sur le texte biblique de Matthieu 5,13-14 (vous êtes le sel de la terre et lumière du monde). Malgré les effets dévastateurs de la Covid-19, les expériences des uns et des autres seront mises à contribution.

La problématique principale de ces assises était la mise en œuvre du pacte éducatif mondial du Pape François à travers les sept engagements: «Mettre au centre de chaque processus éducatif la personne, sa valeur et sa dignité, écouter la voix des enfants et des jeunes; favoriser la pleine participation des fillettes et des jeunes filles à l’instruction; voire dans la famille, le premier et l’indispensable sujet éducateur; éduquer et nous éduquer à l’accueil, en nous ouvrant aux plus vulnérables et aux plus marginalisés; nous engager à rechercher à trouver d’autres manières de comprendre l’économie, la politique; garder et cultiver notre maison commune, en la protégeant du pillage de ses ressources».
Les termes de référence de ces assises se sont résumés de la manière suivante: l’organigramme de la CEEDUC: son secrétariat et ses services. Ajouter à cela, les communications des directeurs diocésains avec une cohorte de maux qui minent le fonctionnement régulier de l’école catholique congolaise. «Le cadre juridique institutionnel et administratif signé par Mgr Anatole Milandou, président de la CEEDUC n’est pas connu de tous. Beaucoup reste encore à faire, surtout dans la maîtrise des effectifs des enseignants en vue de leur formation pédagogique adéquate». Selon la convention, la Commission épiscopale de l’éducation catholique est l’organe spécialisé de la Conférence épiscopale du Congo en matière d’enseignement. Elle est une structure permanente de réflexion, de conception, d’exécution des décisions, des orientations et des recommandations du conseil national de l’école catholique. Elle est la seule interlocuteur auprès de l’Etat. Cette commission est présidée par un évêque, secondé d’une sœur religieuse. Elle est présente dans les neuf diocèses du Congo et animée par la commission diocésaine de l’éducation catholique (DDEC). Dans leur mission, les directeurs diocésains ont le rang de directeurs départementaux de l’enseignement. De ce fait, ils coordonnent l’ensemble des établissements du diocèse sous la responsabilité de l’évêque, ordinaire du lieu». Dans sa conférence inaugurale, Raoul Sika a relevé les défis qui s’imposent à l’école catholique, ceux qui consistent à raviver la flamme avec les jeunes en unissant nos efforts en vue de former une véritable élite intellectuelle. Le Pape affirme que l’éducation est l’une des voies les plus efficaces pour humaniser le monde et l’histoire. L’éducation est surtout une question d’amour et de responsabilité qui se transmet dans le temps de génération en génération.
Dans son allocution, Mgr Anatole Milandou, espère que les conclusions de cette 16ème session de l’école catholique permettent aux participants d’élucider certains aspects quant à la formation continue des enseignants. Il a illustré ses propos en prenant appui sur quelques exemples de la vie quotidienne, notamment les jeunes filles qui n’ont jamais connu le chemin de l’école depuis leur naissance par la faute des parents hostiles à cela qui, semble-t-il pour quoi faire et qui ne trouvent pas d’importance. «A travers cette 16e session, nous comprenions le rôle et la mission de la CEEDUC au sein de l’Eglise du Congo. Ainsi, elle nous permettra de percevoir dans une pleine mesure ce que sait la CEEDUC et l’école catholique». Cette session a permis d’aborder la vie ou la radioscopie de l’école catholique sous plusieurs angles, à travers des panels par province ecclésiastique: Brazzaville, Kinkala et Gamboma, d’un côté; de l’autre, Owando, Ouesso et Impfondo, et enfin, Pointe-Noire, Dolisie et Nkayi. Les communications ont été faites à travers l’intervention de chaque direction diocésaine de l’école catholique. De ces communications, il ressort que l’école catholique au Congo peine à décoller, affronte beaucoup de difficultés, notamment, la vétusté des bâtiments, le manque de logistique et de matériels informatiques à l’heure du numérique; la dégringolade des effectifs des élèves année après année pour d’autres horizons; le déficit criard des enseignants (fonctionnaires ou non fonctionnaires); la non inscription des enseignants à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Bref, beaucoup de maux qui rongent l’école catholique dans son ensemble, surtout dans les diocèses ruraux. Hormis ce tableau sombre, l’école catholique dans son ensemble a réalisé au cours de l’année scolaire 2020-2021 des résultats satisfaisants aux examens d’Etat.
La modération des différentes communications était assurée par Raoul Sika et Antoine Bouba-Bouba, tous deux de la CEEDUC. Les deux évêques présents à cette session ont aussi apporté une grande contribution à ces assises. Les participants ont passé en revue les réalités de l’école catholique.
Au terme des travaux, des recommandations ont été adoptées, portant sur la nécessité de la formation des enseignants propres à l’école catholique.
La cérémonie de clôture a été marquée par le discours d’orientation de Mgr Anatole Milandou, suivi du communiqué final des travaux. Le clou de ces assises a été la messe célébrée par Mgr Daniel Franck Nzika. Comme de coutume, les directeurs diocésains ont reçu le mandat missionnaire du président de la CEEDUC à travers le rituel de bénédiction des cierges allumés. Ces derniers, en compagnie des coordonnateurs et des directeurs d’établissements, ont remis des présents à Mgr Anatole Milandou pour sa disponibilité à servir la CEEDUC pendant de longues années et admis à faire valoir ses droits à la retraite le 18 novembre prochain.

Pascal BIOZI KIMINOU