L’évolution de la pandémie au Congo et la détection des nouveaux variants inquiètent. Face à la propagation de la pandémie et notamment dans les deux principales grandes villes du pays, la Coordination nationale de gestion de la pandémie de COVID-19, s’est réunie pour la vingt quatrième fois le 23 juillet 2021 par visioconférence, sous l’autorité du Président de la République, afin d’analyser la situation sanitaire du pays. Elle a, au cours de cette réunion, émis des inquiétudes sur l’apparition des nouveaux variants.

Le recours au mécanisme constitutionnel relatif à la prorogation de l’état d’urgence sanitaire a été mis en œuvre à vingt-quatre reprises. Malgré cela, la pandémie est toujours là et continue de sévir.
Le Gouvernement a sollicité auprès du Parlement, l’autorisation de proroger l’état d’urgence sanitaire pour une nouvelle période de 20 jours, à compter du 25 juillet; le maintien du couvre-feu à Brazzaville et à Pointe-Noire, etc.
Les deux Chambres du Parlement qui se sont réunies le 24 juillet dernier ont prorogé l’état d’urgence sanitaire tant et si bien qu’il est l’expression d’un appel à la vigilance et à la discipline.
Et pourtant, le Congo qui en est à sa vingt-quatrième prorogation, accompagnée d’un bataillon de mesures pour contrer la maladie, est loin de voir une reprise normale des transports, des services et des échanges commerciaux. Le virus circule toujours librement.
Le relâchement des mesures barrières est l’une des causes de l’augmentation du nombre des cas et de la baisse de vigilance au niveau des frontières, notamment aériennes et fluviales qui ont favorisé l’importation des variants britannique et indien (Delta).
L’effort à faire vise une approche coordonnée pour intensifier l’acquisition des vaccins, surtout la régularité des approvisionnements, notamment le Spoutnik V qui connaît des ruptures. Certaines personnes qui ont pris la première dose de ce vaccin russe continuent d’attendre la deuxième dose, malgré le dépassement des délais ou se sont vues contraint de reprendre la première dose pour celles qui le voulaient. Le cas échéant, c’est le refus total de se refaire vacciner.
Pourtant, la vaccination reste la stratégie de prévention la plus durable pour se protéger et protéger les autres contre les formes graves de la maladie et pour contribuer à lutter contre la propagation.
Pour atteindre l’immunité collective, il faudrait vacciner 3 468 906 personnes, soit 60% de la population. Or, le pourcentage des personnes totalement vaccinées à ce jour est de 1,79% seulement. Ce qui est très loin du compte.
Le nombre total de doses de vaccin administrées est de 201.575 au 19 juillet 2021. Dans le détail, 118.734 personnes ont reçu la première dose du vaccin Sinopharm, et 57.446 ont été totalement vaccinées. Pour le vaccin Spoutnik V, 13937 personnes ont reçu la première dose, tandis que 8581 ont été totalement vaccinées.
Au total, 138.016 personnes ont au moins reçu la 1e dose, et 71.372 sont totalement vaccinées. Au 21 juillet, le stock total de vaccins disponibles est de 173.125, répartis comme suit: Sinopharm (75.164), Spoutnik V (2.161) et Spoutnik Light (95.800).
Le pays pourra bénéficier de 78 000 doses de vaccin Pfizer, 900.000 doses du vaccin Johnson Johnson grâce à un accord de financement conclu avec la Banque mondiale et 700 227 doses de vaccin à travers le mécanisme AVAT de l’Union africaine.
Le Gouvernement qui veut atteindre la vaccination du plus grand nombre, entend mettre à contribution tous les responsables administratifs et politiques, les acteurs du secteur productif et de la société civile ainsi que toutes les couches sociales. Pour cela, il est fait obligation aux personnels de la santé et de l’enseignement pour se vacciner dans les meilleurs délais; les étudiants qui souhaiteront prendre part aux concours d’entrée à l’Université devront inclure dans leur dossier d’inscription la preuve de leur vaccination; les membres du Gouvernement devront mettre en œuvre sans délais toutes les actions devant amener les fonctionnaires et agents placés sous leur autorité à se faire vacciner, l’administration d’Etat et les structures sous tutelle devant donner l’exemple à l’ensemble de la population, a signifié la Coordination nationale, dans un communiqué.
S’agissant de la situation épidémiologique, le Congo est passé de 12 496 cas confirmés au 24 juin 2021 à 13 117 cas au 19 juillet 2021, soit 621 cas supplémentaires en 25 jours. Les départements de Brazzaville et de Pointe-Noire demeurent l’épicentre de la pandémie. Le nombre de décès pour la même période est passé de 165 à 176, soit 11 décès de plus, avec un taux de létalité de 1,3%.
De manière générale, on observe une baisse du taux de positivité, passé de 5,6% à 3,26%. Toutefois, cette indication est à relativiser, compte tenu du faible taux de dépistage à travers le pays, indique la Coordination nationale.
La pandémie demeure fortement présente et le virus continue à circuler dans le pays. Actuellement, 37 patients sont suivis dans les sites de prise en charge, soit 17 à Brazzaville et 20 à Pointe-Noire; 22 d’entre eux sont sous oxygène. Le nombre de patients suivis à domicile est de 580, répartis sur 6 départements: Brazzaville: (292); Pointe-Noire: (273); Kouilou: (8); Likouala: (5); Sangha: (1); Cuvette Ouest: (1).
La Coordination nationale de gestion de la pandémie à coronavirus COVID-19 insiste sur l’urgence de mobiliser l’ensemble de la population autour de la lutte contre la pandémie. Elle a de nouveau constaté le déni de la maladie dans une partie de la population et l’inobservation des gestes barrières. A vrai dire, la mise en quarantaine de tous les passagers venant de l’étranger n’est plus qu’un vieux souvenir. Le Gouvernement a baissé la garde et l’autorité de l’Etat est remise en cause. On prend les décisions qui ne sont jamais appliquées ou qui sont bafouées par ceux qui sont censés les appliquer ou de les mettre en exécution.
Que n’a-t-on pas dit sur les bus «mal à l’aise»? Les rassemblements lors des campagnes électorales? Les autorités et leurs familles ou parents qui refusaient d’aller en quarantaine? Les masques qui ne sont presque plus portés?
On veut d’une chose et son contraire. Le pays roule à deux vitesses!

Cyr Armel
YABBAT-NGO