Il s’est tenu le mardi 7 juillet dernier au ministère de la Santé, une réunion de concertation entre l’Inspection générale de la santé, le secrétariat du Comité technique de la riposte contre le COVID-19, le secteur privé de la santé, représenté par l’alliance du secteur privée de la santé, et l’OMS-Congo. L’objectif était de voir comment impliquer le secteur privé dans la gestion du COVID-19. Les travaux de cette réunion étaient placés sous la supervision du Pr. Richard Bileckot, inspecteur général de santé.

Le Pr. Richard Bileckot a noté que la plupart des personnes atteintes du COVID-19 qui arrivent dans les hôpitaux publics proviennent du secteur privé et dans un état avancé de la maladie qui ne cesse de se propager dans le pays causant au moins 47 décès.
Le secteur privé de la santé est pourtant le premier recours de soins au Congo. Malheureusement, «quand ça ne marche pas, ils viennent encore au public. Pour le COVID-19, beaucoup de décès enregistrés viennent du secteur privé qui reçoit la plupart des malades au Congo. Donc, il ne peut pas rester en marge de la gestion de cette pandémie», a expliqué l’inspecteur général.
D’où l’intérêt de cette réunion qui a permis aux différents acteurs de voir comment améliorer l’offre de santé en qualité et en quantité abondantes pour affronter la pandémie du COVID-19. «Nous allons améliorer cette offre de santé en mutualisant les efforts entre les secteurs public et privé», a indiqué Jean Daniel Ovaga.
En mutualisant les efforts, a-t-il poursuivi, «nous arriverons à infléchir la courbe et à permettre aux Congolais d’avoir une offre de qualité à un prix abordable et à donner une réponse qui permette de satisfaire les besoins de santé».
Le président de l’alliance du secteur privé de la santé a fait savoir que le COVID-19 est une guerre. «En tant que guerre, de la même manière qu’on implique le secteur public, on devrait aussi impliquer le secteur privé. Nous sommes démunis et nous n’avons rien. Quand on est mère et père, on ne doit pas choisir entre les enfants. On doit les encadrer et encourager. Les enfants sont dans nos structures privées et nous sommes démunis», a encore dit Jean Daniel Ovaga qui pense que ce problème va être réglé par un protocole d’accord qui sera mis en place.
Selon lui, le Congo dispose de suffisamment de ressources pour faire face en interne aux problèmes de santé. «Ce n’est qu’une question d’organisation et je reste convaincu que la coalition entre le public et le privé nous permettra de trouver une solution aux problèmes de santé des populations», a-t-il dit.
Quant à la gratuité du traitement des malades du COVID-19 décrétée par le Gouvernement et qui n’est pas appliquée par le privé, Jean Daniel Ovaga a simplement rappelé que celui-ci a les moyens pour appuyer les secteurs.
Le représentant de l’OMS, Jean Chrios Moukoko, a précisé que cette réunion venait réactiver le partenariat public et privé dans le domaine de la santé, dans le contexte du COVID-19. Il a déploré que le secteur privé ne soit pas totalement impliqué dans le plan de riposte contre le COVID-19: «l’OMS, avec l’appui de la Banque mondiale, est venue présenter le plan qu’il entend mettre en place pour impliquer le secteur privé, notamment sur l’éducation et la sensibilisation de la population à la pandémie; le renforcement des capacités des laboratoires sur le volet prélèvements et la prise en charge des malades», a-t-il affirmé.
A noter que le secteur privé de santé représente 56% de l’offre de santé en République du Congo.

Cyr Armel
YABBAT-NGO