Le Parlement a prorogé l’état d’urgence sanitaire pour une nouvelle période de 20 jours. Cette prorogation est intervenue le 22 novembre dernier. La courbe épidémiologique de la COVID-19¬ au Congo permet d’observer une diminution des nouvelles contaminations. La tendance de 455 cas confirmés du pic observé en octobre est en baisse avec 136 cas relevés au mois de novembre. Tout comme le nombre de décès qui est passé de 20 ces dernières semaines à 8 à la date du 15 novembre 2021.
Le taux de létalité moyen sur la période est de 3,36%, soit un peu plus de deux fois supérieur au taux moyen observé depuis le début de la pandémie (1,79%). Le pays recense quotidiennement une moyenne de 86 nouvelles contaminations. «On déplore le niveau important du taux de létalité dû essentiellement à l’arrivée tardive des patients dans les centres de prise en charge outillés et compétents».
A la date du 15 novembre, Brazzaville et Pointe-Noire demeuraient les épicentres de la maladie: 44 patients hospitalisés dont 24 sous oxygène et 902 patients suivis à domicile sont à Brazzaville; 53 patients hospitalisés dont 30 sous oxygène et 1315 suivis à domicile à Pointe-Noire.
Depuis le début de la pandémie en 2019, le Congo a enregistré 18905 cas confirmés; 16155 guéris et 354 décès.
Pour la Coordination nationale, la vaccination et le respect des mesures barrières restent les seuls atouts pour vaincre la maladie et ouvrir la voie à une maîtrise certaine de la pandémie qui bouleverse le monde.
Cependant, le chemin à parcourir reste fastidieux quand on sait que beaucoup de Congolais sont encore réticents à la vaccination. Or il faut, au moins, vacciner 60% de la population pour atteindre l’immunité collective. Lancée le 18 octobre dernier, l’opération «Coup de poing» dont la vaccination est le pilier phare, devrait permettre de vacciner 750.000 personnes en 45 jours. Le nombre de personnes complètement vaccinées est passé de 4931 à 175.855 soit 12,25% de taux de couverture. Ce qui est encore très loin du compte. D’où l’inquiétude de la Coordination nationale qui a décidé d’intensifier la vaccination en mettant en place 68 nouvelles équipes mobiles et la communication et la mobilisation sociale au moyen de 71 équipes d’ONG, de la société civile et des confessions religieuses; poursuivre en parallèle, la sensibilisation par les médias; organiser le dépistage massif avec 33 équipes mobiles; améliorer la prise en charge des malades; renforcer la surveillance épidémiologique.
Pour relever le défi de la pandémie, la Coordination nationale avait préconisé lors de la 26e prorogation, une accélération de la vaccination dans l’enseignement, l’armée, la police et la gendarmerie, la santé, les affaires sociales, les chauffeurs et les vendeurs dans les marchés. Ce qui du reste n’a jamais été réalisé auprès des chauffeurs et des vendeurs dans les marchés. Elle est rendue obligatoire pour ces différents corps de métiers qui avaient jusqu’au 31 octobre, pour se faire vacciner.
Dans la lutte contre la maladie, le Gouvernement s’emploie à renforcer le stock de vaccins. Ainsi, le pays dispose actuellement d’un stock composé de 230.400 doses de vaccins Sinopharm, 374.000 doses de Johnson & Johnson, 3254 doses de Spoutnik V. Le stock attendu est constitué de 409.500 doses de Pfizer, 1.000.000 de doses de Sinopharm.
Au cours des débats à l’Assemblée, certains parlementaires ont demandé plus d’informations sur le variant congolais B.1.640. «Non, il ne s’agit pas du variant congolais mais plutôt du variant pangolin qui du reste n’est pas dangereux», a expliqué le ministre de la Santé Gilbert Mokoki.
Les parlementaires ont déploré le fait qu’il n’y ait plus de surveillance continue sur la nationale n°1. Les agents de santé commis à la tâche ne sont plus payés et les populations portent de moins en moins les masques, malgré l’opération «Coup de poing» dont l’effort financier pour la booster est de 1.045.803.500 F.Cfa qui viennent s’ajouter aux 4.471.381.437 F.Cfa prévus. Ce qui donne un coût global de l’opération en 54 jours de 5.567.187.937 F.Cfa.
La force publique qui était visible sur les grands carrefours au début de l’opération pour faire respecter les mesures barrières est de moins en moins présente sur le terrain.
La politique d’un poids, deux mesures constatée dans les transports en commun, continue d’être observée, malgré les multiples interpellations et critiques, la distanciation physique n’est toujours pas respectée dans les bus dits «mal-à-l’aise», toujours bondés de voyageurs parfois sans masques et qui ne subissent aucun contrôle policier, alors que ceux-ci sont réguliers dans les autres véhicules de transport en commun (Taxis, bus Hiace et Coaster). Les conducteurs de ce type de véhicules sont souvent harcelés par les policiers.
Malgré l’interdiction, certaines boîtes de nuit continuent de fonctionner. L’application stricte de la loi devrait s’imposer à tous: «Il n’y a pas de plus forts», a-t-on coutume de dire. Surtout pas en face d’une maladie aussi ravageuse.

Cyr Armel
YABBAT-NGO