Ministre de la Santé, Jacqueline Lydia Mikolo a procédé le mardi 20 octobre dernier, au lancement de l’enquête nationale séro-épidémiologique sur l’infection par le coronavirus au Congo. La cérémonie s’est déroulée à la préfecture de Brazzaville, en présence de Pierre Cébert Onangha Ibocko, préfet du département; Lucien Manga, représentant de l’OMS au Congo.

Il y a près de huit mois déjà que le pays a enregistré son premier cas de COVID-19. En dépit du fait que l’infection a gagné les 12 départements et causé la mort de 92 Congolais, «on peut toutefois avoir un sentiment de fierté et de satisfaction pour les résultats probants obtenus depuis le début de la riposte», s’est réjoui Jacqueline Lydia Mikolo.

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Pendant le lancement.

Pour la ministre, le Congo a réussi à inverser la courbe épidémiologique de la maladie à COVID-19 grâce aux mesures mises en place. Sur 5118 cas confirmés recensés depuis le 14 mars, la coordination technique de la riposte comptabilisait 400 cas actifs au 15 octobre 2020. «Nous sommes conscients que la bataille n’est pas encore gagnée au regard de la situation dans plusieurs pays amis et que nous devrions maintenir les efforts de communication, de prévention, de dépistage et de prise en charge des cas».
Le nouveau coronavirus SRAS-COV-2 se transmet principalement par des gouttelettes respiratoires et par contact étroit. «En tant que nouveau virus, il n’existe pas d’immunité préexistante contre lui», a indiqué Jacqueline Lydia Mikolo.
Dans la majorité des cas, la maladie évolue de façon bénigne, avec des troubles respiratoires légers et graves et accompagnée d’autres symptômes tels que la fièvre, la toux et l’essoufflement. Consciente du fait qu’au Congo plus de 90% de cas de la COVID-19 ne présentent pas les signes de la maladie, «il est donc important d’identifier les personnes infectées et de déterminer le statut immunitaire des individus afin de réduire le risque de propagation du virus et de protéger les groupes à risque».
D’où l’intérêt de l’enquête séro-épidémiologique qui va se dérouler dans les 12 départements du pays, du 26 octobre au 30 novembre prochains. Toutes les tranches d’âges seront concernées dans cette étude, pour un total d’au-moins 800 ménages dans 50 zones de dénombrement issues du recensement général de la population et de l’habitat de 2007.
Il s’agit de 288 ménages à Brazzaville, 192 à Pointe-Noire, 32 ménages au Niari, les Plateaux et la Likouala et 34, dans la Bouenza, le Kouilou, le Pool, la Lékoumou, la Sangha et les deux Cuvettes. «Ces résultats permettront de guider notre action et éclairer de plus belle les décisions de santé publique dans notre pays», a précisé la ministre.
Elle a par ailleurs sollicité l’adhésion des ménages qui seront sélectionnés pour la collecte des échantillons qui seront soumis au test de la COVID-19. «J’exhorte les directeurs départementaux des soins et services et leurs médecins-chefs de districts à bien sensibiliser la population pour que cette étude connaisse une réussite totale».
Dans son exposé, le Dr Gilbert Ndziessi a expliqué que les statistiques sur la maladie cachent beaucoup de disparités du fait que les tests ont été en majorité réalisés à Brazzaville et Pointe-Noire. «Nous n’avons pas beaucoup dépisté dans les autres départements», a-t-il reconnu.
Il a fait savoir que les tests de diagnostic rapide sont très performants pour évaluer les populations si elles ont été en contact avec la pandémie. D’où la question de l’immunité.
Pour le représentant de l’OMS, «le Congo est l’un des rares pays qui ont mis en place toutes les mesures préconisées pour pouvoir atténuer les effets de la maladie. Cela a apporté des fruits bien qu’on continue à observer des cas. Nous avons aussi assisté à une décroissance qui est certes généralisée un peu partout en Afrique, mais remarquée au Congo. Tous nos encouragements et nos félicitations», a dit Lucien Manga.

Cyr Armel
YABBAT-NGO