Célébrée habituellement le Jeudi Saint avant la nuit de Pâques au cours de laquelle l’évêque consacre le Saint Chrême, l’huile qui sert pour les sacrements tout au long de l’année liturgique, la messe chrismale ne s’est pas célébrée cette année à la même date. En cause: la pandémie de la COVID-19 qui a paralysé les églises du monde et également celles du Congo. Le diocèse de Pointe-Noire a quand-même tout fait pour que cette messe ait lieu.

C’était le jeudi 20 août dernier à la cathédrale Saint-Pierre que tous les prêtres se sont rassemblés autour de l’archevêque nommé, Mgr Miguel Angel Olaverri, pour célébrer cette importante messe, mais dans le respect des mesures barrières contre la COVID-19. La messe chrismale a en effet ceci de particulier que l’évêque concélèbre avec tous les prêtres de son diocèse afin de manifester l’unité de l’Eglise. Lors de cette messe, les prêtres présents sont amenés à renouveler les vœux de leur sacerdoce.
Venus de toutes les paroisses de Pointe-Noire, les prêtres, les religieux, les religieuses et les laïcs ont pris part à cette messe dans une ambiance joyeuse, sous l’animation de la chorale Immaculée Conception, Tâ God et de la Schola populaire.
Après le rite de renouvellement de leur sacerdoce comme l’exige la coutume de l’Eglise, les prêtres ont entouré Mgr Miguel qui a procédé à la bénédiction des huiles saintes.
L’huile a une très grande importance dans la liturgie, a rappelé l’archevêque nommé. Avec les mots du Psaume 132 qui évoque le grand prêtre Aaron, nous plongeons au cœur d’une symbolique qui est un rappel constant: «Si nous sommes régénérés dans l’eau, nous sommes confirmés et fortifiés par l’huile consacrée». Ainsi, l’huile est l’un des principaux éléments que Dieu a choisis pour à la fois signifier et opérer la grâce dans les âmes.
La première des huiles saintes que Mgr Miguel a bénie a été l’huile des malades, qui sert au sacrement de l’extrême onction ou onction des malades.
En deuxième lieu, l’huile de l’exorcisme, servant aux onctions qui marquent l’achèvement de la préparation du catéchumène.
Enfin, l’huile du chrême qui confère la force. Oint de cette huile sacrée, le fidèle devient visiblement un membre du Christ. Cette consécration est suggestive de l’être chrétien, au sortir de la fontaine baptismale, avant d’être admis à la confirmation.
L’archevêque nommé a commenté l’Évangile de Saint Luc (Lc 4, 16-24), qui fait revivre l’émotion du jour où Jésus s’appliqua à lui-même le texte d’Isaïe concernant le Messie. Jésus, au milieu d’une foule nombreuse composée de malades et de personnes tourmentées par le démon, s’adresse comme Bon Pasteur à son troupeau qu’il veut conduire au bercail du paradis.
«Les paroles du prophète Isaïe que nous venons d’entendre sont très fortes alors que nous sommes en train de sortir ou de traverser cette terrible pandémie qui fait encore beaucoup de victimes dans le monde, cause des souffrances physiques mais aussi morales et spirituelles. Nous pourrions nous interroger sur ce que nous sommes en train de vivre: quel est le sens de ces souffrances qui touchent l’ensemble de l’humanité? Comment comprendre que notre vie sociale soit bousculée par un virus? Dieu nous aura-t-il-abandonnés à notre sort? Beaucoup de gens disent que Dieu nous a punis, mais la réponse de Dieu est dans l’amour entièrement donné de Jésus sur la croix. Jésus le fils de Dieu n’a pas échappé à la condition humaine, il a subi les injustices, les outrages, une souffrance et une mort infamantes. Mais par sa résurrection et sa victoire sur les forces du mal et sur la mort, il est à même de répandre les bienfaits de Dieu sur les hommes, comme le prophète Isaïe l’avait annoncé. Ces huiles qui deviennent saintes par la force de Dieu, expriment de façon très belle l’amour et la miséricorde dont le Seigneur nous comble. Ce sont les signes de l’évangile, car le Seigneur sait bien que nous avons besoin de sentir physiquement sa présence», a dit Mgr Miguel.
À noter qu’au cours de cette messe chrismale, l’occasion a été aussi donnée à Mgr Miguel Olaverri de bénir l’autel de la paroisse cathédrale Saint-Pierre et de convier à la prière les chrétiens ayant passé trois mois de confinement hors du diocèse.

Madocie Déogratias MONGO