La faiblesse des revenus des populations des quartiers précaires, retenus dans le cadre du projet ‘’Développement urbain et restructuration des quartiers précaires’’ (DURQUAP), Mboukou et Tchiniambi à Pointe-Noire; Sukissa et Moukoundzi-Ngouaka à Brazzaville, ne favorise guère des conditions de vie décentes. Elle est l’un des principaux obstacles dans la promotion du développement territorial.

L’essentiel des revenus étant destiné à couvrir des besoins alimentaires et accessoirement le paiement des factures d’eau et d’électricité, au détriment d’autres dépenses comme celles liées à l’éducation et la santé. Pour améliorer le niveau de leurs revenus et réduire la pauvreté monétaire, le MOS a imaginé un dispositif susceptible de les autonomiser, en les organisant autour d’associations de solidarité, pour qu’elles mutualisent leurs ressources, leurs moyens et leurs énergies et en mettant en place des activités génératrices de revenus afin d’atténuer les effets de la précarité.
L’objectif de ces associations est la promotion et le développement économique local en vue de lutter contre la pauvreté, à travers leurs Caisses d’épargne et de crédit des femmes (CECF). Une manière judicieuse d’autonomiser financièrement et économiquement les populations, en l’occurrence les femmes. Ces Caisses encadrées par la CAPPED et accompagnées par le DURQUAP et le MOS deviendront plus tard «à l’horizon 2022, des institutions de microfinance». Le Pr Amadou Diop se dit satisfait de ce que les participantes ont bien compris et assimilé la démarche concourant à asseoir ces Caisses qui ont pour ambition de financer les activités génératrices de revenus des femmes, tout comme de contribuer à leur épanouissement et au développement économique et social des quartiers.
La mise en place des associations pour la promotion économique inclusive des femmes de Sukissa et Moukoundzi-Ngouaka (Brazzaville), Mboukou et Tchiniambi (Pointe-Noire) permettra in fine de renforcer la résilience économique et de saisir les opportunités qu’offre le projet. Ce faisant, des microcrédits ont été octroyés à des membres de ces Caisses pour financer notamment des activités dans les domaines de la restauration, de la vente des denrées alimentaires (poisson salé, poissons fumés, foufou, tomates, riz, pâtes d’arachides, oignons…)
L’association pour la promotion économique et inclusive des femmes de Sukissa, avec ses 20 membres, dispose d’un compte à la CAPPED. En novembre 2019, elle a financé neuf Activités génératrices de revenus (AGR) de ses membres pour une enveloppe globale de 1. 050. 000 F.CFA. Les bénéfices issus de ces activités ont permis aux femmes bénéficiaires d’investir dans la scolarisation et la formation de leurs enfants; dans le soutien familial et social ainsi que dans les besoins alimentaires du foyer.
En août dernier, elle a accordé pour la deuxième fois des crédits à ses membres, en finançant 13 AGRs pour un montant total de 1. 700. 000 de F.CFA. Les crédits alloués permettront aux membres de relancer leurs activités commerciales fortement touchées par la pandémie de la COVID-19.
Pour rappel, le diagnostic territorial réalisé par le Maître d’œuvre social recruté par le projet DURQUAP dans les quartiers ciblés, a permis non seulement de déterminer les problèmes, les forces, les faiblesses, les attentes des populations, leurs perceptions, les enjeux économiques, environnementaux et sociaux, mais aussi les causes, les dysfonctionnements et surtout les axes de progrès.
Les précarités urbaines liées à l’emploi et aux activités économiques y sont manifestes. Ces activités relèvent, pour l’essentiel, de l’informel; elles sont constituées en majeure partie du petit commerce. Les revenus, qui en découlent, sont très faibles et ne permettent pas de subvenir à tous les besoins les plus élémentaires.
La pauvreté s’y décline en termes de chômage, d’exposition à la vulnérabilité sous toutes ses formes. Elle demeure le principal obstacle aux efforts de développement de ces quartiers. Mais, les opportunités de création d’emplois qu’apporte le projet DURQUAP par l’approche HIMO, estime le MOS, vont permettre d’atténuer le chômage des hommes. Ces opportunités concernent surtout la réalisation de voiries pavées, d’équipements. Des travaux qui, principalement, nécessitent le recrutement d’une importante main d’œuvre.
S’inspirant de la théorie de changement, le MOS a identifié, avec les populations, quatre axes dont l’axe «développement économique local». Celui-ci vise à accompagner les mutations que vont générer les investissements du DURQUAP. Car, l’organisation spatiale des quartiers précaires retenus permettra, autour des axes de communication, de les raccorder au reste du tissu urbain entrainant, ainsi, le développement de nouvelles opportunités socio-économiques.
Le projet DURQUAP va donc améliorer les conditions de vie des populations par des infrastructures et des services publics, tel que les marchés qui vont faciliter la mobilité et le désenclavement et partant, favoriser le développement d’activités économiques et l’ouverture. Une attention particulière sera accordée à l’amélioration de la condition socio-économique des femmes. Car, le manque d’emploi et de revenu, ainsi que les contraintes d’accès au financement, constituent les principaux freins à leur autonomisation.

Viclaire MALONGA