Des enfants en situation de rupture s’initient à la danse, la peinture, la poésie (Slam) et le théâtre au centre d’arts contemporains ‘’Les Ateliers SAHM’’ à Mpissa, dans le deuxième arrondissement de Brazzaville, Bacongo. Ces différents apprentissages interrompus à la fin mars à cause du confinement décrété par le Gouvernement ont repris il y a peu.
Issus des structures membres du Réseau des intervenants sur le phénomène des enfants en rupture (REIPER): Espace Jarot, Encreed, AED, etc., les enfants participent à ces ateliers dans le cadre du projet ADAPAEV lequel prévoit quatre activités culturelles (danse, peinture, Slam, théâtre). Ils y font l’apprentissage ludique des codes de la vie sous l’œil bienveillant des artistes encadreurs: Armel-Mouy, Grâce Tengo, maître Zely, Ange Perno et Thalès Zokene, tous évoluant aux ateliers SAHM. Ce qui leur permet de s’exprimer sur leur vécu par rapport à leurs droits. 20 enfants au minimum y prennent part chaque année pendant les périodes scolaires.
Pour Thalès Zokene, encadreur en théâtre, «les enfants en apprenant le théâtre s’épanouissent parce que le théâtre, c’est la vie, la vie des codes. Si ces enfants maîtrisent les codes, ils pourront bien vivre. Ce qu’ils apprennent pourra servir de bâton demain pour, éventuellement embrasser une carrière d’artistes. Les enfants s’adonnent à cœur joie car nous choisissons les thèmes de la vie pratique comme le patriotisme, le civisme, l’amour, la non-violence… Ils s’identifient dans les différents travaux que nous faisons. Ayant vécu plusieurs situation, leur témoignage donne lieu à plusieurs autres thèmes de vie courante. Par-delà le théâtre, nous éradiquons les antivaleurs et donnons à ces enfants la possibilité d’être un jour des personnes dignes, car l’instruction dont ils bénéficient est la clé qui ouvre la porte à une seconde liberté, une vie autre.» Les enfants dans les ateliers de théâtre apprennent la diction, le vocabulaire, le débit, la ponctuation, le volume (ampleur de la voix), etc., Tout comme l’historique du théâtre, le théâtre européen, le théâtre africain.
L’apprentissage dans différents ateliers s’intéresse à la transmission des valeurs, des droits et des devoirs des enfants pour un investissement social. Il a, entre autres, objectifs globaux le renforcement du bien-être des enfants vulnérables grâce à la pratique de l’art, de leur capacités artistiques, en suscitant en eux des vocations. Ce programme célèbre également l’insouciance et la création artistique des enfants. Ces derniers restituent leur travail artistique devant le public lors de la Journée du 20 novembre commémorant la signature de la Convention internationale des Droits de l’enfant à l’ONU, accompagnés d’artistes confirmés de la scène congolaise pour appuyer ces prestations et promouvoir l’évènement.
Pour rappel, plusieurs expériences plus ou moins similaires ont déjà eu lieu à Brazzaville en 2016, 2017, 2018. La plus récente est Bana’Art.

V.M.