Le Comité national économique et financier a tenu sa deuxième session ordinaire de cette année à Brazzaville, mercredi 14 juillet 2021. Les travaux ont été placés sous la conduite de Rigobert Roger Andély, ministre des Finances, du budget et du portefeuille public, en qualité de président du comité, en compagnie de Mme Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas, ministre de l’Economie, du plan, de la statistique et de l’intégration régionale et de Bruno Jean Richard Itoua, ministre des Hydrocarbures, ainsi que Michel Dzombala, directeur national de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), en tant que secrétaire général du comité et rapporteur des travaux. Quant à Abbas Mahamat Tolli, gouverneur de la BEAC, il a pris part à la réunion en visioconférence. Les conclusions obtenues ont relevé que l’économie congolaise en 2021 se comporterait mieux grâce à la reprise dans le secteur hors pétrole qu’en 2020. Mais, elle demeure encore en légère récession pour un taux de croissance qui se situerait autour de moins 1 % en 2021. Contrairement à 2020, la production nationale a baissé de moins 6 %. La reprise de l’activité économique reste tributaire de l’évolution de la pandémie de COVID-19.
Les membres du comité ont procédé essentiellement à l’analyse de la situation économique et monétaire nationale récente et tracé les perspectives. Dans leur analyse, ils ont apprécié l’évolution économique, monétaire et financière, tout en examinant les différentes modalités de financement de l’économie congolaise, l’état d’avancement des projets menés par le secrétariat du comité et le rapport annuel du comité pour l’année 2020.
A la lumière des débats, les membres ont noté que la situation monétaire à la fin de cette année affichera, comparativement à la même période de l’année dernière, une contraction de 40,5 % des avoirs extérieurs à 332,6 milliards de FCFA; une augmentation de 2,5 % des crédits de l’économie à 1151,9 milliards de FCFA et une quasi-stagnation de la masse monétaire à 2145,1 milliards de FCFA. Pour les différents modes de financement de l’économie, les membres du comité ont relevé des évolutions jusqu’au 30 avril 2021. Ces évolutions ont porté sur une hausse de 16,7 % des crédits bruts qui ont principalement profité au secteur privé, une baisse de 16,2 % des créances en souffrance et une forte progression en volume (+ 70 %) et une valeur (+ 571 %) des montants levés par le trésor public congolais sur le marché des valeurs du trésor de la CEMAC entre 2018 et 2021, particulièrement sur le compartiment des obligations du trésor assimilables (OTA).
A la fin des travaux, Mme Ebouka-Babackas a indiqué que l’économie congolaise se porte mieux maintenant qu’en 2020, avec un taux de croissance de récession à moins 6 %. «C’est vrai que nous ne sommes pas encore en croissance, disons que le taux de récession est autour de moins 1 %. C’est très significatif dans le sens d’une amélioration de la santé économique de notre pays. Cela est porté essentiellement par le secteur non pétrolier. Nous pensons que la production pétrolière devrait reprendre. Nous sommes en négociation avec les pétroliers et nous notons aussi que le prix du baril est à la hausse en ce moment », a-t-elle dit.
Les prévisions sont optimistes pour le secteur pétrolier. «Maintenant, nous sommes clairement dans une démarche de diversification de l’économie. Nous pensons que l’agriculture doit devenir un pôle de croissance significative. La diversification de l’économie est pour nous une direction que nous avons prise de façon irrévocable», a-t-elle poursuivi.
Face à la COVID-19, contrairement aux autres pays, Rigobert Roger Andély a déclaré que le Congo a relativement bien résisté. «La COVID-19 est un facteur qui influence beaucoup l’économie en ce moment. Le comité national économique et financier a tenu à souligner qu’il appuie le Gouvernement dans sa politique d’intensification de la vaccination. Les Congolais doivent se faire vacciner».
Pour les membres du comité, le Congo a fait preuve d’une relative résilience face à la pandémie. Le comité a donné son avis favorable au soutien du programme du Gouvernement sur l’intensification de la vaccination en vue de contrer les nouveaux variants de la pandémie. Ils ont ajouté qu’avec le FMI, le Congo est dans une dynamique des réformes. Le premier programme qui s’est achevé avait contraint le pays à faire des réformes, notamment dans le secteur de la gouvernance du secteur public. Les négociations n’ont pas encore repris. Mais le Gouvernement se prépare à la mission du diagnostic de l’économie pour discuter avec le FMI.

Philippe BANZ