Le Gouvernement, par le biais du ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et de l’alphabétisation, a fixé les frais de participation aux différents examens d’Etat au titre de l’année 2022-2023 de la manière suivante: Bac 5000 FCFA, BEPC 2000 FCFA, CEPE 1000 FCFA.

Malheureusement, les parents d’élèves vivent une autre réalité sur le terrain: les frais y varient d’une structure à une autre. Pour toucher du doigt la réalité, nous avons sillonné quelques établissements scolaires, jusqu’au siège de la CONAPEPCO, une organisation qui fédère les promoteurs d’établissements scolaires privés. De cette ronde, il ressort que les frais d’inscription aux examens d’Etat ont augmenté, parce qu’au niveau de la Direction des examens et concours (DEC), où il n’existe aucun diplôme, le retrait de l’attestation d’admission se fait après présentation de la photocopie de la liste d’admission qui coûte 3000 FCFA pour le bac, 2000 FCFA pour le BEPC, et 1000 FCFA pour le CEPE.
Jadis, lorsqu’on était admis à un examen, la DEC délivrait le diplôme sans frais.
Un autre fait curieux à signaler: cette liste doit être légalisée, non pas par une institution juridique, mais par la même DEC, moyennant 1000 FCFA. Pour légaliser cette fiche, il faut d’abord remplir une demande vendue à 1000 FCFA. A cela, il faut ajouter 3000 FCFA pour la participation aux différents examens blancs organisés par la Direction départementale des examens et concours.
A cela, il faut ajouter d’autres charges supplémentaires inutiles comme les enveloppes à 1000 FCFA par candidat, la clé USB au moment du dépôt du dossier (comme si la DEC n’avait pas de budget pour s’en procurer), la participation aux travaux dirigés organisés à l’école qui est obligatoire, même si on a un répétiteur à la maison, la chemise à clip pour dossier, la carte scolaire, deux cartes photos prises par un photographe choisi par le chef d’établissement.
Du côté du secteur public, les chefs d’établissements exigent 28000 FCFA au BAC, 25000 FCFA au BEPC et 17000 FCFA au CEPE, prétextant que c’est de commun accord avec les parents d’élèves. Ces montants ont été décidés pour rémunérer les enseignants bénévoles, prestataires et volontaires.
Au regard de tout cela, on peut dire qu’au Congo l’éducation n’est pas gratuite, comme le clament tout haut les responsables politiques. Ce mercantilisme tacite qui s’opère à ciel ouvert devrait être réprimandé par la Haute autorité de lutte contre la corruption (HALC), dans le cadre de la lutte contre la vie chère et les antivaleurs. Hélas! la loi est difficile à appliquer. Et pour cause: Bon nombre de patrons des écoles privées visitées ne sont pas des hommes d’affaires. Ils servent de couverture à quelques parents responsables politiques. On ne peut pas s’attendre à une réaction de la part du Gouvernement face à ce comportement véreux.

Enquête et reportage
Equateur Denis NGUIMBI
et Djo Fely BALENDE