C’est dans un contexte de crise sanitaire et du strict respect des normes AntiCOVID, avec obligation du masque et du GreenPass, que l’abbé Staffen Yhanil Cheysnel Nkodia (prêtre de l’archidiocèse de Brazzaville en mission d’études en Italie) a présenté et défendu sa thèse de doctorat, le jeudi 4 novembre 2021 à 16h00, dans l’auditorium de l’Institut pontifical de Théologie Jean-Paul II à Rome. L’évènement s’est déroulé sous un ciel d’automne presque nuageux mais serein, et devant un auditoire symbolique d’au moins cinquante personnes, au nombre desquelles figurait de façon contrastée la délégation des amis paroissiens, venue du diocèse suburbicaire de Sabina-Poggio Mirteto.

Famille, Fidélité créatrice et Génération chez Gabriel Marcel: pour une union indissoluble du Mariage», tel est le titre de la thèse doctorale de l’abbé Staffen Yhanil Cheysnel Nkodia. Le nouveau docteur approfondit le mystère de la Famille pour affronter la crise qui la secoue si souvent, et tenter de répondre aux problèmes de séparation ou de divorce qui se posent avec acuité dans nos sociétés du 21e siècle. Ce projet rejoint parfaitement l’appel du Pape François qui, dans le prolongement de l’Exhortation apostolique post-synodale Amoris Laetitia et à l’occasion de l’ouverture de l’année de la Famille (2021-2022) en la fête de Saint Joseph (le 19 mars 2021), nous invitait à grandir dans l’amour familial, dans un élan renouvelé et créatif, pour mettre la Famille au centre de l’attention de l’Église et de la société. Pour y arriver, l’abbé Staffen Yhanil Cheysnel Nkodia exploite, aide à entrer dans le Mystère de l’être pour débroussailler les chemins que devra finalement suivre l’Homo viator, appelé à vivre la vérité profonde de l’amour qui permet justement aux conjoints de se dire l’un à l’autre: «Tu ne mourras pas», car «J’espère en Toi pour Nous» (…).
La thèse de l’abbé Staffen Yhanil Cheysnel Nkodia se divise en quatre grandes parties: la première, sous le titre de Personne, Corps, Relation, est un panorama intégral de la pensée de Gabriel Marcel, philosophe de l’existence. La seconde partie –Fidélité créatrice–, est le lieu où s’élabore l’éthique de la fidélité qui redéfinit le mystère familial, en lien avec les thèmes qui lui sont connexes comme: la rencontre, l’amour, la présence, la promesse, l’engagement, l’espérance, l’obéissance, la disponibilité et la réalisation de soi avec et par l’autre, notamment dans l’union de l’homme et de la femme. Quant à la troisième partie –Mystère de la génération–, elle nous emmène à la découverte de la conception traditionnelle de la Famille dans laquelle deux géniteurs peuvent assumer la noble vocation de la procréation. Mais, de cette procréation sexuée n’arrive-t-on pas à une génération créatrice de la prodigalité de l’être faisant ainsi de tout homme et de toute femme des procréateurs? Assurément oui! Enfin la quatrième partie –Mystère de la Famille– met en évidence l’idéal de la Famille et du Mariage, avec son engagement d’exclusivité et de stabilité qui tend aujourd’hui à être de plus en plus laminé par des convenances circonstancielles et des caprices de sensibilité liés à l’expression de la liberté individuelle. Fermer les yeux à ce risque, c’est en quelque sorte déclarer la mort de la Famille, c’est donner libre cours au divorce et donc encourager le refus capricieux de se marier ou de former une Famille. Heureusement que dans le plan lumineux de Dieu, il n’en est pas ainsi! Il nous faut donc une Pastorale du coude-à-coude familial: «une pastorale intelligente, courageuse et pleine d’amour» comme l’affirme l’abbé Staffen Yhanil Cheysnel Nkodia, pour sauver le Mariage et la Famille de la catastrophe du divorce et de l’irréparable souffrance qui s’ensuit. L’indissolubilité du Mariage n’est donc pas un verdict canonique de l’ennui imposé par l’Église, mais il s’agit plutôt d’une indissolubilité de l’espérance, de la foi et de la charité qui instaure le règne de Dieu dans la Famille.
C’est donc cette brillante thèse qui, mettant à contribution l’anthropologie philosophique marcellienne dans les sciences du Mariage et de la Famille, a été discutée durant une heure et trente minutes environ, devant un jury bilingue (français-italien), attentif et rigoureux, constitué des Professeurs: Philippe Bordeyne (président du Jury), Juan José Perez-Soba, (Ier lecteur), Gilfredo Marengo, (IIème lecteur), Giovanni Salmeri, (IIIème lecteur) et Stephan Kampowski, (IVe lecteur).
La bataille du débat n’étant pas de l’ordre des exercices intellectuels toujours aisés, il a fallu à l’abbé Staffen Yhanil Cheysnel Nkodia du calme, de la pertinence dans les réponses, de l’humilité scientifique et surtout de la sérénité pour en découdre avec un Jury qui, à la fin de la soutenance, est passé à l’aveu d’avoir été fasciné par le travail abattu. Bien qu’il faudrait certes reconditionner la structure des quelques chapitres avant la publication intégrale de cette thèse, cette dernière reçoit cependant la brillante mention Magna Cum Laude! Et ça y est, l’abbé Staffen Yhanil Cheysnel Nkodia est désormais Docteur en sciences du Mariage et de la Famille ; Docteur de l’Institut Pontifical de Théologie Jean Paul II (Rome).

Abbé Alhdain Maath
NKOUNKOU-NSONDE
Prêtre de l’Archidiocèse de Brazzaville en mission d’études en Italie.