Il s’est tenu le 2 juillet dernier à l’hôpital Mères-Enfants Blanche Gomes, un atelier de validation du rapport de la décennie de la femme africaine. «Validé, il devient notre rapport national», a indiqué Jacqueline Lydia Mikolo, ministre de la Santé, de la population, de la promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement, en ouvrant les travaux de cet atelier, en présence de Mme Antoinette Kebi, secrétaire permanente du Conseil consultatif de la femme.

Initiée par la direction de la femme, genre et développement de l’Union africaine, la décennie de la femme africaine est une manifestation des Etats membres pour passer de la théorie à la pratique. Elle a été aussi un mécanisme pour accélérer la mise en œuvre et la réalisation des objectifs énoncés dans les différents protocoles, conventions et déclarations adoptés par l’Union africaine. Il s’agit notamment de ceux relatifs à l’égalité des sexes et à l’autonomisation de la femme.
La décennie de la femme africaine 2010-2020 comporte 10 thématiques sur lesquelles les Etats peuvent s’engager: la lutte contre la pauvreté et la promotion de l’entreprenariat féminin; l’agriculture et la sécurité alimentaire; la santé, la mortalité maternelle et le Vih-Sida; l’éducation, les sciences et la technologie; l’environnement et le changement climatique; la paix, la sécurité et les violences à l’égard des femmes; la gouvernance et la protection de la loi; les finances dans la budget genre; les femmes dans la prise des décisions et le mouvement des jeunes.
L’objectif de la décennie de la femme africaine est de faire progresser l’égalité entre les hommes et les femmes, en accélérant la mise en œuvre des décisions des plateformes de Dakar et de Beijing et de la conférence de l’Union africaine sur l’égalité entre hommes et femmes et sur l’autonomisation des femmes.
Elle vise aussi, entre autres objectifs, la redynamisation et la mise en œuvre des engagements pris au niveau mondial et régional. L’Union africaine a recommandé aux Etats membres de mettre en place un comité national de mise en œuvre des activités de la décennie de la femme africaine en vue d’un meilleur suivi. Celui du Congo a été créé en octobre 2010.
«Le rapport soumis à votre validation mérite une attention particulière de notre part. Vos remarques et suggestions contribueront à n’en point douter à l’enrichir. Car, une fois validé, il devient notre rapport national», a indiqué Jacqueline Lydia Mikolo.
Elle a exhorté les participants à donner le meilleur d’eux-mêmes, afin de produire un travail de qualité et de mettre à la disposition de l’Union africaine «des informations fiables, correctes et à jour sur notre pays».
La ministre a, en outre, exprimé la reconnaissance des femmes congolaises envers le président de la République pour, dit-elle, «son attention à l’égard des femmes et pour son engagement personnel et sa forte implication pour l’amélioration du statut politique, économique et socio-culturel de la femme congolaise», a-t-elle déclaré.
Que des promesses faites par les femmes elles-mêmes

Pour rappel, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard de la femme, célébrée le 29 novembre 2019, Jacqueline Lydia Mikolo avait annoncé l’élaboration avec l’appui du Fonds des Nations Unies pour la population, d’une stratégie nationale de lutte contre ces violences, ainsi que la construction d’une maison de réhabilitation des femmes victimes de violence. Toujours en attente de réalisation.
Par ailleurs, dans le cadre de la clôture du mois de la femme, les femmes parlementaires ont organisé le 30 mars 2019 à l’Institut de recherche agronomique (IRA), une journée d’échanges et de partage d’expériences en vue de l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire en rapport avec le thème de la célébration du 8 mars 2019, à savoir: «l’implication de la femme congolaise dans la lutte pour l’autosuffisance alimentaire des aliments de base». En dépit des batailles gagnées, avait estimé Mme Virginie Euphrasie Dolama, première questure de l’Assemblée nationale, la femme congolaise a d’autres luttes à mener et, des défis d’un nouveau genre à relever, dans ce combat pour les droits des femmes. «Un de ces challenges consiste à batailler pour intégrer les préoccupations des femmes à la conception, la mise en œuvre, le contrôle et l’évaluation des procédures et programmes dans toutes les sphères de décision aux niveaux politique, économique et social», avait-elle déclaré.
Pour sa part, Mme Antoinette Kebi, secrétaire permanente du Conseil consultatif de la femme, avait suggéré au cours de la journée d’information sur cette Institution, organisée le 18 septembre 2019 à Brazzaville, l’organisation à moyen terme, des états généraux des femmes.

Cyr Armel
YABBAT-NGO