«Il n’est pas toujours facile de faire un témoignage complet sur un être humain, du fait de sa nature tridimensionnelle, corps, âme et esprit. Très souvent, le témoignage rendu n’effleure qu’une infime partie de sa vie. Il en sera de même de l’illustre disparu Jean Michel Bokamba-Yangouma, homme politique et syndicaliste, natif du district de Mossaka, dans le département de la Cuvette.
D’emblée, je me permets de présenter Jean Michel Bokamba-Yangouma comme Un homme de forte personnalité, dense et charismatique par la capacité de communiquer dans Un langage pédagogique cohérent et expressif, par l’intelligence fine d’analyse et enfin par le courage d’action et la foi.
Dans sa carrière d’enseignant, il fut un éducateur talentueux, un bon pédagogue, ce qui lui a valu plusieurs promotions et des distinctions.
Dans sa carrière politique et syndicale, l’illustre disparu fut pendant longtemps membre du bureau politique du Parti congolais du Travail (PCT), chargé de l’Organisation, une charge hautement politique. Il a largement contribué CIU rayonnement du PCT à l’époque du monopartisme.
En tant que syndicaliste, il a longtemps dirigé des mains de maître la Confédération Syndicale Congolaise. On se rappellera son implication personnelle dans le grand mouvement syndical des années 90 qui aboutira à la Conférence Nationale Souveraine en 1991 où Jean Michel Bokamba-Yangoumå avait été élu vice-président du Conseil Supérieur de la République (Parlement de la Transition), chargé de suivre les actes de la Conférence Nationale Souveraine.
Dans son parcours politique, il occupa d’importantes fonctions dont celle du président du Conseil Economique et Social, à l’époque du Président Pascal Lissouba.
Au retour du Président Dénis Sassou-Nguesso au pouvoir en 1997, Jean Michel Bokamba-Yangouma et plusieurs dignitaires du pouvoir déchu du Président Pascal Lissouba s’exilèrent à l’étranger. En exil en Côte d’Ivoire, l’illustre disparu fut membre influent de I’ERDDUN, espace politique d’opposition radicale.
Grâce à la volonté politique du président Dénis Sassou-Nguesso, à son engagement et à sa détermination pour la paix, les exilés politiques reviennent au pays à partir de l’an 2.000. C’est alors que le frère Bokamba rentrera au bercail en 2001. Il va créer son propre parti dénommé Mouvement Général pour la Construction du Congo (MGCC), un parti d’obédience chrétienne.
La suite d’un rapprochement politique, les deux leaders Jean Michel Bokamba-Yangouma et Luc Daniel Adamo Mateta, chef du Parti Union pour la Reconstruction et le Développement du Congo (URDC), créèrent la Coalition des Partis du Centre (C.P.C), une nouvelle plateforme politique qui, rapidement prit de l’ampleur et dont l’illustre disparu en sera le Coordonnateur Général jusqu’à sa mort.
Il faut signaler que le frère Jean Michel Bokamba-Yangouma, a prôné dans ses discours la non-violence, le dialogue, le rassemblement et la paix. Ce fut un travailleur méthodique infatigable. Il a été pour moi un être cher, un aîné respectueux et affectif. Que son âme se repose en paix».

Propos recueillis par Pascal Azad DOKO