A l’initiative d’Achille Benjamin Sompa, responsable du Campus du nouvel espace universitaire francophone (CNEUF) de Brazzaville, l’Agence universitaire de la francophonie (AUF) a tenu mercredi 28 et vendredi 30 avril dernier, une série de webinaires (conférence, séminaire en ligne), à l’endroit des étudiants des universités membres de l’AUF de Brazzaville. Il s’est agi d’une réflexion liée à la voie stratégique pour promouvoir l’employabilité, l’enjeu des politiques de diversité, la solution pour les étudiants et les entreprises.

Sous la modération d’Aline France Etokabeka, journaliste et directrice des programmes à Télé-Congo, les conférenciers, constitués d’experts et dirigeants du monde du travail, d’enseignants et étudiants, ont échangé sur deux principaux sujets: ‘’Processus d’embauche et évolution professionnelle’’ et ‘’se lancer en affaires: comment s’y prendre?’’
Ouvrant les travaux de la visioconférence, Aïssatou Sy Wonyu, directrice régionale de l’AUF Afrique centrale et Grands lacs, a indiqué que l’Agence universitaire de la francophonie a pendant de longues années beaucoup travaillé sur l’excellence académique, c’est-à-dire la construction des filières et la modernisation des établissements. Les questions qui se posent sont automatiquement: que deviennent les produits formés par l’AUF après leurs études? Comment font-ils pour s’insérer dans le monde socioéconomique? D’où «une réflexion très poussée sur la professionnalisation de filières. Comment avoir une meilleure adéquation entre les formations universitaires et les besoins du monde socioéconomique.»
La directrice régionale de l’AUF Afrique centrale et Grands lacs a annoncé que le «Campus numérique francophone d’aujourd’hui va aussi évoluer vers un centre pour l’employabilité francophone». Pour cela, des formations seront proposées aux apprenants, pour leur apporter «des compétences transversales nécessaires afin d’être un bon entrepreneur ou un bon employé dans une entreprise», a-t-elle souligné.
Alphonse Missengui, président de l’UNICONGO, a apprécié l’initiative qui concourt à rentabiliser les entreprises congolaises par l’embauche des employés formés et compétents afin de répondre à leurs besoins urgents.
Dans le processus de l’employabilité, les étudiants diplômés doivent être précis quand ils répondent aux préoccupations ci-après: «Qu’est-ce que je sais faire? Qu’est-ce que je ne sais pas faire? Et qu’est-ce que je veux apprendre?» Les réponses à ces questions aideront les demandeurs ou créateurs d’emploi à mieux affûter leurs connaissances pour mieux se positionner, selon le Professeur Marc Bidan.
M. Didier Serge Lenga, un autre intervenant, enseignant à l’université Marien Ngouabi et expert-comptable, a évoqué un phénomène de déclassement dans le processus de l’employabilité des jeunes. Pour lui, les étudiants qui décrochent des masters, par exemple, ne sont pas recrutés à juste titre. Le niveau de compétence avec lequel ils sortent de leur formation pose un problème chez le recruteur. Payer quelqu’un au diplôme de master pour une qualité douteuse pousse les chefs d’entreprise à recruter avec un diplôme inférieur au niveau qu’on a.
Le Pr Jacques Etamé, président de la commission régionale des experts AUF Afrique centrale et Grands lacs, a conclu les travaux en soulignant qu’il faut s’adapter à l’adéquation formation/emploi, pour donner à l’étudiant finaliste plus de chance à trouver ou à créer un emploi décent.

Marcellin MOUZITA