Le Centre d’actions pour le développement (CAD) a lancé, vendredi 31 mars 2023 à Brazzaville, le projet «Appui à la gouvernance locale et formations des élus» au cours d’un atelier. Ce lancement a été effectué par Trésor Chardon Nzila Kendet, directeur exécutif du CAD et Guerschon Gobouang, chargé des programmes campagne et plaidoyer au CAD, en présence de 50 délégués de l’administration publique, des partenaires au développement, des organisations internationales et de la société civile.

A travers ce projet, le CAD tient à impulser un changement dans le mode de gouvernance pour la prise en compte des besoins des populations dans la manière de gouverner. Le but visé est de promouvoir la bonne gouvernance locale et le respect des droits des communautés dans les zones où va s’articuler le projet et aussi celui de mettre les élus locaux face à leurs responsabilités en tant que garant de la mise en œuvre de la gouvernance locale pour que les citoyens soient défenseurs de leurs droits.

Le Congo dispose d’une politique intéressante sur la décentralisation. Malheureusement, celle-ci souffre encore de beaucoup de lacunes. Pendant le débat, il a été démontré que la démocratie participative est encore à l’étape embryonnaire au Congo. Les communautés locales et autochtones continuent à être victimes des décisions auxquelles elles ne participent pas. Ces décisions sont souvent en inadéquation avec leurs besoins légitimes. Cela montre en partie que les populations manquent véritablement d’espaces d’expression avec leurs gouvernants au niveau local. C’est à ce titre que ce projet a été lancé pour que les besoins des communautés soient connus.

Dans son rapport d’activité de 2022, le CAD a fait observer qu’il n’y a pas de «Marche vers le développement sans respect des droits humains». La commune comme embryon de la cellule démocratique et le village comme noyau constituent deux pôles à partir desquels on souhaite insuffler un changement dans le mode de gouvernance. Avec le projet «Appui à la gouvernance locale et formations des élus», le CAD entend collaborer avec les gouvernants au niveau local pour qu’ils agissent suivant les besoins des gouvernés d’une part, et pousser ces derniers à connaître leurs droits, tout en participant activement à la construction des solutions à l’échelle locale d’autre part.

En lançant le projet, Trésor Chardon Nzila Kendet en a souligné l’intérêt. «Nous sommes dans l’ère de la gouvernance partagée. Les organisations non gouvernementales sont des acteurs indispensables. Ce projet est une réponse face à un problème qui est celui de l’insuffisance de l’intégration des communautés dans l’exercice de la démocratie locale. Ce projet appuie la gouvernance locale et assure la formation des élus. Nous allons beaucoup travailler avec les fonctionnaires des collectivités locales pour impulser la mise en œuvre des mécanismes participatifs, afin de créer des espaces de collaboration entre les gouvernants et les gouvernés».

Un participant, Batantou-Oumba, président du Conseil de concertation des ONG de développement (CCOD) a bien apprécié ce projet. « Le sujet est très pertinent, puisque sur le terrain on constate que la participation des populations à la démocratie est très loin. Cela est faussé par plusieurs acteurs en commençant même par les élus locaux. Ces derniers devraient faire remonter les préoccupations des communautés de base aux autorités centrales».

A noter que ce projet est financé par le Fonds des Nations Unies pour la démocratie pour un montant de 180 mille dollars américains. Il sera mis en œuvre jusqu’en 2025 dans six départements: la Bouenza, la Sangha, la Cuvette-Ouest, la Likouala, les Plateaux et le Kouilou.

Philippe BANZ