Le ministère des Finances et du budget a lancé officiellement le nouveau système de gestion et de payement des impôts et taxes, appelé E-tax. La cérémonie de présentation et de lancement de ce projet présidé par Calixte Nganongo, ministre des Finances, en présence de Ludovic Ngatsé, ministre délégué en charge du budget et Ludovic Itoua, directeur général des impôts et des domaines, a eu lieu à Brazzaville, mercredi 1er juillet 2020. Ce système informatisé de gestion des impôts et taxes répondant aux standards internationaux constitue l’un des projets majeurs des réformes initiées au ministère des Finances afin de mieux collecter et bien sécuriser les recettes de l’Etat.

Les difficultés rencontrées dans la modernisation du système de gestion des finances publiques ont poussé au ministère des Finances à inscrire dans le cadre des réformes des finances publiques engagées depuis 2016, la mise en production de cette nouvelle plateforme. Ludovic Itoua, directeur général des impôts et des domaines à souligné les mérites du nouveau système de gestion et invité le personnel de l’administration fiscale à le maîtriser.
«Ce nouveau système ouvre une ère nouvelle en matière de gestion des impôts et taxes dans notre pays. L’intérêt de cette solution pour l’ensemble des acteurs est l’instauration des télé procédures, des déclarations et des paiements des impôts et taxes, la consultation des dossiers sur le portail contribuable, l’effectivité de traitement des métiers fiscaux, l’interconnexion avec l’ensemble des systèmes informatiques administré par le système intégré de gestion des finances publiques (SIGFIP), la production des statistiques et des attestations. Au moment où l’administration fiscale est appelée à jouer pleinement son rôle de pourvoyeuse des ressources de notre nation, j’invite les cadres et agents des impôts, ainsi que tout autre utilisateur à la maîtrise de cette solution et à apporter une contribution en vue de placer notre administration parmi les mieux classées au plan mondial en matière de bonne gouvernance».
Il a été rappelé que le processus d’informatisation fiscale a connu de nombreuses étapes, dont les principales sont l’établissement des rôles par la saisie des fiches d’imposition par l’Office congolais d’informatique (OCI), la saisie des bordereaux généraux de versement par les services informatiques des impôts avant leur transmission au trésor pour payement des droits, le traitement des déclarations et des paiements de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) dans l’application de la gestion de la taxe sur la valeur ajoutée (GESTVA) en 1997 et la création en 2006 du système de traitement automatisé de la fiscalité (SYSTAF).
A la fin de la cérémonie de lancement, Ludovic Ngatsé, ministre délégué chargé du budget a dégagé la portée du nouveau système de gestion. «Ce projet de modernisation de notre système fiscal est capital pour notre pays. Il nous permettra de digitaliser, d’informatiser l’ensemble des services des impôts, de telle sorte que les contrôles, les déclarations soient les plus faciles et les plus aisés possibles. L’interconnexion de l’ensemble des régies financières est la base même du projet E-tax. Nous voulons à la fin du projet avoir toutes les informations sur l’ensemble des régies, à savoir d’abord l’interconnexion au sein de la direction générale des impôts», a-t-il dit. L’objectif principal, a poursuivi le ministre délégué est l’interconnexion avec les autres régies, notamment le trésor, les douanes et le budget, c’est-à-dire avoir l’interconnexion globale de l’ensemble des régies financières «de notre pays, de telle sorte qu’on peut savoir lorsqu’on est en face d’un contribuable, on peut connaître ce qu’il a fait au niveau du cordon douanier, du trésor et au niveau du budget. On a la vue sur chaque contribuable qui est immatriculé au niveau de l’administration fiscale».
Le chef de projet métier e-tax Lambert Ifoko, directeur de la fiscalité des grandes entreprises, dans son exposé de présentation destiné surtout aux cadres de la fiscalité, a estimé «qu’à terme, on atteindra la transparence, dans ce sens que tous ceux qui exercent les activités économiques au Congo, faisant les différentes déclarations de leurs activités, peuvent être appréhendés par les différents systèmes. A terme, nous allons aussi avoir l’interconnexion avec les banques et les assurances pour garantir une bonne gouvernance des finances publiques».

Philippe BANZ