L’un des porte-drapeaux de la musique congolaise en France, l’artiste Lapiosh projette de mettre sur le marché un album, après son single «Zéla», dont la promotion a fortement subi le coup de la pandémie de coronavirus. En attendant, celui dont le nom à l’état civil est Grâce Kombo a jugé opportun de larguer un EP (sigle anglais de Extend play et qui veut dire le format musical plus long que celui du single dont la durée de lecture totale est de 30 minutes au moins). La cérémonie de présentation-dédicace de cet EP a eu lieu le samedi 9 janvier dernier, à Brazzaville. C’était en présence de la chanteuse de la République Démocratique du Congo, Tatiana Cruz, avec laquelle Lapiosh a annoncé une fructueuse collaboration.

La nouvelle œuvre de Lapiosh est un melting-pot de ndombolo, pop urbaine et sonorités afro-caribéennes, un style dont l’artiste a forgé son identité. Il s’agit, en fait, d’un concentré de huit chansons qu’il a signées sous le label Ricci NS Prod: ‘’Zéla’’, ‘’La danse du coude’’, ‘’Dans le noir’’, ‘’Célébration’’, ‘’Tobina’’, ‘’Craw’’, ‘’Baby boy’’ (un inédit), et ‘’Stop corona’’, chanté en featuring avec Casimir Zoba Zao. «Je n’avais pas directement le contact du doyen (Ndrl: Zao). Il y a des frères qui sont partis le voir et lui ont parlé de moi. Lui me connaissait déjà, il avait déjà entendu de moi et a accepté de me rencontrer. J’ai rencontré une personne très simple, vraiment humble. D’ailleurs, la collaboration qu’on a faite ensemble, c’est sa chanson à lui, à la base. C’est lui qui l’a écrite, dans son style, et moi je me suis adapté…», a-t-il expliqué à propos de la collaboration avec le célèbre artiste Zao, alias Monsieur Ancien Combattant.
«Je suis en train de faire un album, mais en attendant, on a beaucoup de demandes et d’attentes: on connaît Lapiosh, mais on n’a pas de support de l’artiste. D’où, pour moi, c’était important d’avoir ce projet. Je pense qu’il y a beaucoup de personnes qui m’ont connu avec ‘’Zela’’ ou ‘’La danse du coude’’. Alors qu’il y a des singles qu’on a faits qui sont passés inaperçus. C’est pourquoi on a fait ce support pour que les gens puissent s’imprégner du répertoire de l’artiste, en attendant mon album qui sera quelque chose de grand», a-t-il ajouté sur le bien-fondé de cette œuvre.

Un artiste polyvalent

Pour la petite histoire, Lapiosh est un artiste polyvalent qui a vu le jour le 18 janvier 1988, dans le département de Seine-et-Marne (77), près de Paris, en France.
Il a fait ses premiers pas dans la danse, avant de s’essayer au chant et aux techniques d’animation propres aux chansons congolaises dont il s’inspire tant.
Autodidacte, l’artiste joue de la batterie et de la guitare.
En perpétuelle évolution, il intègre les premiers groupes afro-urbains de la capitale française, précurseurs dans l’alliance des codes de la musique congolaise à celle du hip-hop, groupe Jam & Co, puis la Selesao, formée par Jessy Matador.
Quelques années plus tard, il décide de prendre son envol et entame une carrière solo dès 2012. Sa singularité finira par attirer ses pairs et aînés, à l’instar du célèbre rappeur, son compatriote Passi, qui l’invitera à participer à son album “Ère Afrique” dont le titre “Nouvelle ère” en featuring avec Jacky Brown, chanteur du groupe Nèg’ Marrons, originaire du Cap-Vert, également membre de la MC-Mal Criado avec Stomy Bugsy, JP et Izo.
En 2013, Lapiosh publie son premier single intitulé “Mon bébé”, suivi une année après par “Ekrazemen”.
Cinq années plus tard, l’artiste scelle son mariage avec Ricci NS Prod, un label qui donne un véritable coup de fouet à sa carrière. Et avec lequel sortent les titres “Dans le noir”, “Crav”, “Tobina”, “Célébration”, ‘’Zela’’, etc.

Véran Carrhol YANGA