Lancées à Owando, dans la Province ecclésiastique du Nord (PENORD) au cours d’une messe solennelle le dimanche 14 mai dernier, les festivités des 140 ans de l’évangélisation du Congo se sont poursuivies le 21 mai 2023 à Loango (Pointe-Noire) dans la Province ecclésiastique du Sud-Ouest (PESO) et ont culminé dans la Province ecclésiastique du Centre (PEC) avec la messe pontificale du dimanche 4 juin 2023, en la fête de la Sainte Trinité, à la Place mariale de la Cathédrale Sacré-Cœur de Brazzaville. Elle a été présidée par le cardinal Michaël Czerny, S.j, préfet du dicastère pour la Promotion du développement humain intégral, envoyé spécial du Pape François.

C’était en présence de M. Jean Jacques Bouya, ministre d’Etat, ministre de l’Aménagement du territoire, des infrastructures et de l’entretien routier, représentant le Président de la République, Chef de l‘Etat ; des membres du Gouvernement et ceux d’autres corps constitués de la République, de plusieurs autorités civiles et militaires. Au cours de cette messe, l’envoyé spécial du Pape a ordonné neuf prêtres ayant bouclé avec succès leurs stages diaconaux dans diverses structures de l’archidiocèse de Brazzaville.

Le Cardinal Michaël Czerny
Le Cardinal Michaël Czerny

Ont concélébré la messe pontificale: le cardinal Fridolin Ambongo Besungu, archevêque métropolitain de Kinshasa en (RDC), président du Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM), NN.SS. Javier Herrera Corona, nonce apostolique au Congo et au Gabon, Hyacinthe Dione, membre de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, Richard Appora, évêque de Bambari, vice-président de la Conférence épiscopale de la RCA, Edmond Djitangar, archevêque de Ndjamena, président en exercice de l’Association des Conférences épiscopales de la région de l’Afrique Centrale (ACERAC), Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque métropolitain de Brazzaville, président de la Conférence épiscopale du Congo (CEC), Urbain Ngassongo, évêque de Gamboma, vice-président de la CEC, Victor Abagna Mossa, archevêque métropolitain d’Owando, Miguel Angel Olaverri, archevêque métropolitain de Pointe-Noire, Daniel Mizonzo, évêque de Nkayi, Ildevert Mathurin Mouanga, évêque de Kinkala, Daniel Franck Nzika, évêque d’Impfondo, Gélase Armel Kema, évêque de Ouesso, Toussaint Ngoma Foumanet, évêque de Dolisie, Louis Portella Mbuyu, évêque émérite de Kinkala, Jean Charles Emile Gardin, évêque émérite d’Impfondo. Etaient également comptés parmi les concélébrants, plusieurs prêtres venus de différents diocèses du pays et de diverses structures de l’Eglise du Congo et d’Afrique, à l’instar des abbés Antonio Mabiala, secrétaire général de l’ACERAC, Brice Armand Ibombo, secrétaire général de la CEC, Michel Ange Bengone, secrétaire général de la Conférence épiscopale du Gabon, Lambert Kionga, secrétaire général adjoint et gestionnaire de la CEC, Alain Loemba Makosso, Félix Maboundou, Josias Oyombo Nkoli, Célestin Ndagijimana, vicaires généraux de Pointe-Noire, Kinkala, Owando et Impfondo, Donatien Bizaboulou, vicaire épiscopal chargé du clergé, les pères Andrea Giovita, secrétaire de la Nonciature apostolique du Congo, Pascal Taty, Raphaël Bazebizonza, vicaires épiscopaux chargés de la pastorale générale, de la Vie consacrée, les abbés Louis Pambou et Bienvenu André Kimbengui, économes diocésains de Pointe-Noire et Brazzaville, curé de la cathédrale Sacré-Cœur, Barthel Christel Ganao et Christophe Maboungou, recteurs du Théologât et du Philosophât, ainsi que plusieurs autres exerçant leur ministère presbytéral aussi bien à l’étranger que sur le territoire national plus particulièrement dans la PEC et notamment dans l’archidiocèse à l’honneur.

Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou
Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou

Côté officiel, il y a eu la présence de M. Charles Richard Mondjo, ministre de la Défense nationale, Mme Arlette Soudan Nonault, ministre de l’Environnement, du développement durable et du bassin du Congo, Jean Claude Lounana Kouta, conseiller spécial du Président de la République, Dieudonné Bantsimba, président du Conseil municipal, maire de la ville de Brazzaville, etc.
D’innombrables religieuses et religieux de diverses congrégations aux côtés des fidèles laïcs venus de différents diocèses du Congo et de l’étranger, en général et en particulier aussi bien ceux de la PEC que de l’archidiocèse en fête, arborant pour certains des tee-shirts frappés des motifs et logos du 140e anniversaire de l’évangélisation du Congo et pour d’autres vêtus de l’uniforme distinctif de leur mouvement d’apostolat respectif, ont été aussi comptés dans cette foule des participants ayant pris d’assaut cette mythique place mariale archicomble, témoin de l’histoire de l’évangélisation du Congo et plus précisément de celle de l’archidiocèse de Brazzaville.

Mgr Ildevert Mathurin Mouanga
Mgr Ildevert Mathurin Mouanga

Ont reçu l’ordination presbytérale des mains du cardinal Michaël Czerny, les abbés: André Genflord Bouesso Diatsouika, Archange Samuel Mouzita Matondo, Brem Junior Kouebassala, Daniel Franck Diamesso, Emmanuel Marie Mbongolo, Godwill Desvauchel Mvouama, Grâce Charel Bitsoumanou, Joh Ray Barachiel Botebalou Loubassou et Roy Bertrand Mouye.
C’est Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, en sa qualité d’ordinaire du lieu, accueillant sur le territoire relevant de sa juridiction l’envoyé spécial du Pape, le cardinal archevêque de Kinshasa, ses confrères dans l’épiscopat et le sacerdoce ministériel, qui a prononcé le mot de bienvenue à l’endroit de leurs éminences, de leurs excellences, du clergé, des autorités de divers rangs, toute préséance respectée, et de tout le peuple de Dieu rassemblé en cette heureuse et solennelle circonstance.Le cardinal Fridolin Ambongo Besungu
Le cardinal Michaël Czerny a fait la lecture du message du Pape François adressé à Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, en sa double qualité d’archevêque de Brazzaville, de président de la CEC et à tout le Peuple de Dieu qui est au Congo qui célébrait en cette heureuse occasion les 140 ans de l’évangélisation de leur pays.
Mgr Hyacinthe Dione a emboîté le pas à l’archevêque de Brazzaville et au cardinal préfet en livrant à son tour un message de paix, d’amour mutuel, d’espérance et de confiance en Dieu.
L’abbé Wenceslas Telotsamou, diacre, a procédé à l’appel des candidats à l’ordination sacerdotale. L’abbé Donatien Bizaboulou s’adressant au président de la célébration eucharistique a déclaré : «Eminence, la Sainte Eglise vous présente ces candidats et demande que vous les ordonniez prêtres.» «Savez-vous s’ils ont les compétences requises?» s’est interrogé le cardinal président de l’eucharistie. «Le peuple de Dieu a été consulté et ceux à qui il appartient d’en juger ont donné leur avis favorable. Et j’atteste qu’ils sont dignes d’être ordonnés prêtres». «Avec l’aide de notre Seigneur Jésus-Christ, nous les choisissons dans l’ordre des prêtres» a conclu le cardinal préfet du dicastère pour la Promotion du développement humain intégral, faisant ainsi de ces neuf diacres, désormais des prêtres, appartenant au clergé diocésain de Brazzaville.

Mgr Urbain Ngassongo
Mgr Urbain Ngassongo

Dans son homélie, le cardinal Czerny a exprimé sa joie d’être venu au Congo pour célébrer les 140 ans de l’évangélisation de ce pays qui compte neuf diocèses sur tout le territoire national. Aussi, il a traduit au peuple congolais la proximité du Pape François qu’il est venu représenter en cette solennelle occasion. S’adressant aux futurs prêtres, il leur a rappelé qu’ils sont le fruit de la Miséricorde Divine et donc sont appelés à répandre cette miséricorde de Dieu auprès du Troupeau de Dieu vers qui l’Eglise les envoie. Cela en demeurant des artisans de l’amour, de la gloire et de la miséricorde de Dieu. Aussi, le prédicateur a recommandé aux nouveaux prêtres d’être proches de Dieu, de leur évêque, de leurs confrères prêtres et du Peuple de Dieu.
Après l’homélie s’est poursuivie l’exécution du rite de l’ordination presbytérale par le dialogue entre chaque candidat et le célébrant principal, marqué par l’engagement au célibat, la promesse des candidats d’obéir à leur évêque et à ses successeurs, la litanie des saints, l’imposition des mains sur chaque ordinand, la vêture de l’étole et de la chasuble, la remise du calice et de la paterne. Le tout couronné par le baiser de paix, entre le Cardinal et les nouveaux prêtres et entre ceux-ci et les archevêques, évêques concélébrants ainsi que les prêtres concélébrants installés à l’autel.
Vers la fin de la messe, le président de la CEC a exprimé sa gratitude au Chef de l’Etat pour son apport substantiel dans la réussite de cet événement d’envergure nationale et internationale et a remercié le Saint-Père qui s’est présentifié par le truchement de son envoyé spécial.
Le cardinal Fridolin Ambongo Besungu s’exprimant à son tour, a fait remarquer que les 140 ans célébrés en cette occasion, concernent la deuxième évangélisation, car le Congo est entré en contact avec l’évangile dès le XVIIe siècle.
Cérise sur le gâteau, la fin de la messe a été marquée par la remise des cadeaux. D’abord celui de l’Eglise du Congo au cardinal Michaël Czerny, constitué d’une crosse sculptée avec du bois local, celui de l’Eglise de la RDC à l’Eglise sœur du Congo-Brazzaville, constitué d’une statue de la Vierge Marie, afin que la mère du Seigneur continue d’accompagner par son intercession l’œuvre d’évangélisation dans ce pays qui lui a été consacré dès son indépendance. Le dernier a été celui de l’Eglise du Congo au Président de la République, présent non déballé et reçu par le ministre d’Etat, Jean Jacques Bouya, venu le représenter et mandaté de transmettre les remerciements et la gratitude de l’Eglise du Congo au Chef de l’Etat.
Intervenant en dernier lieu, le cardinal Michaël Czerny a réitéré sa gratitude à l’Eglise du Congo pour l’accueil reçu à l’occasion de son séjour au Congo-Brazzaville.

Gislain Wilfrid BOUMBA

…Ils ont dit:…
Mme Arlette Soudan Nonault, ministre de l’Environnement, du développement durable et du bassin du Congo: «On est heureux parce qu’on a l’envoyé spécial du Saint-Père, Son Eminence le cardinal Michaël Czerny. Il faut savoir que nous célébrons deux choses: en réalité il n’y a pas que l’Eglise catholique qui célèbre, parce que les gens ont tendance à oublier qu’il y a aussi la coopération entre les deux Etats. Le Vatican est un Etat, le Saint-Père est également un Chef d’Etat. C’est pour ça que le Chef de l’Etat était représenté en son absence par l’exécutif, le ministre d’Etat. Aujourd’hui, nous sommes ravies qu’après l’étape d’Owando, après l’étape de Pointe-Noire, l’apogée est à Brazzaville afin de raffermir la foi de tous les chrétiens que nous sommes aujourd’hui. Revenir comme l’a dit le cardinal Czerny, comme l’a dit également Mgr Bienvenu Manamika, l’archevêque de Brazzaville et également le président de la Conférence épiscopale du Congo. Ce que nous retenons c’est que revenir à quoi? Mais revenir à l’essence même de la foi. Revenir au Christ. Comme l’a dit Son éminence le cardinal Ambongo qui vient en tant que frère, en tant qu’Eglise Africaine même, a-t-il dit lui-même à Brazzaville, nous rappelle que nous avons une mère que nous avons baptisée : «Mama Elombé», la mère des Victoires. Donc aujourd’hui, nous catholiques, nous chrétiens de l’Eglise catholique romaine, nous devons être conscients des grands enjeux qu’il y a parce qu’aujourd’hui au travers de l’Eglise catholique romaine, nous avons un accord-cadre au niveau du Gouvernement qui parle comme l’Eglise catholique de la justice sociale à travers le bien-être social. Donc pour nous autres, lorsque nous participons avec tous ces aspects que nous concilions avec également l’engagement sur le plan public. Ce qui m’a le plus marqué au cours de cette messe, c’est le rappel historique parce que nous venons de comprendre que nous sommes à la deuxième évangélisation. Il y en a une qui a eu lieu au XVIIe et ça c’est la deuxième. La ferveur, et vous voyez un peu partout maintenant, les congrégations sont multiples. Voyez maintenant, il y a beaucoup d’engagement, aujourd’hui, on a eu à ordonner neuf prêtres, l’archidiocèse est en train de grossir et vous avez vu qu’aujourd’hui il y a trois archidiocèses sur les neuf départements qui portent cette démarche religieuse. Donc aujourd’hui, on peut dire que l’ancrage est bien là. Il y a un exemple qu’on ne prend pas. Quand nous parlons même de l’éducation, mais les premières écoles étaient tenues par les catholiques. Donc, on ne peut pas aujourd’hui jeter la pierre en disant que ça ce sont des choses qu’on nous a emmenées. Il y a eu un temps pour ça dans cette véritable appropriation. Ce n’est pas inconciliable avec ce que font nos papas là-bas et ce que nous portons comme valeur. Respectons le dogme de l’Eglise catholique une fois que nous avons accepté librement d’être baptisés et d’appartenir à ce peuple de Dieu.»

Propos recueillis
par Jean Claude Nkodia de Radio Maria émettant de Kinshasa et retranscrits par Gislain Wilfrid BOUMBA.