Mon regretté cher Azad DOKO,

Les mots me manquent pour exprimer ton trépas. De même, je refuse de croire que ta disparition survienne quelques heures après que tu aies publié un article me concernant dont je t’avais soumis pour publication. La Semaine africaine n°4137 du 04 Août 2022 porte effectivement cette publication, et c’est bien toi Azad qui se chargea de me le dire au téléphone. Le 10 Août 2022 tu nous quittes définitivement. Le scandale est au paroxysme, la digestion de ta disparition totalement impossible pour moi. Honnêtement, je n’arrive pas à la qualifier, car elle suscite en moi une double émotion : la peur et la tristesse. Je te pleure sans larmes.
Le positif dans ce fait cependant c’est que grâce à ta disparition, je réalise le caractère théâtral de la présence de l’homme dans le monde. Du coup, je conclus de ce que la vie de l’homme n’est qu’un simple fantasme, et que pour être heureux, il faut refuser de la prendre au sérieux.

C’est quoi finalement la mort?

– Sa dimension lyrique l’a fait accepter comme étant négative ou positive;
– Son caractère majestueux l’impose à tout homme qu’importe le statut
social, ce qui fait d’elle inévitable et toute puissante;
– Elle ridiculise non seulement les consciences les plus averties, mais aussi celles qui se cachent derrière un prétendu stoïcisme, parce qu’elle est imprévisible et intempestive.

Au-delà de tout, la mort est cruelle, c’est ce que je retiens de son essence;
au regard de ce qu’elle vient de faire à Azad DOKO innocent et inoffensif.
Conséquence malheureuse elle me sépare de lui, imposant une fin définitive de notre amitié. En effet, personne ne sait ce qui vient après la mort, faute d’expérience. Si les sophistes, ces habitués de la prosopopée la considère comme aimable, je la trouve simplement méchante.

La Semaine africaine ne me contredira jamais, car toi la mort, tu viens de nous amputer, à elle et à moi, un membre du corps. A nous d’endurer les affres.
Toutefois, nous t’implorons d’assurer à notre très cher Azad l’accès à une vie surnaturelle agréable.

Azad, la mort est un port commun, chacun y accoste à son heure. La vérité est que la tienne est et restera pour moi un scandale. Il ne me reste qu’à accepter le fait.

Que la terre te soit légère.

Adieu Azad.

Honorable Thierry HOBIE