(Suite et fin du n°3997, page 9) Les défis pastoraux de l’archevêque coadjuteur. C’est en novembre 2021, qu’il prendra les rênes de l’archidiocèse de Brazzaville. En dehors des défis énoncés par l’abbé Eric Béranger N’sondé, une attention particulière devra être accordée à la vie du fidèle laïc du Christ, son rôle combien important qu’il joue dans l’Eglise famille de Dieu. Le décret «Apostolicam Actuositatem» souligne bien le rôle absolument nécessaire que l’Eglise assigne aux chrétiens laïcs, partie majoritaire du peuple de Dieu. En effet, pour donner une place de choix aux fidèles laïcs du Christ de se mouvoir, un document avait été élaboré en octobre 2006 intitulé: «Statuts des mouvements d’apostolat dans l’archidiocèse de Brazzaville». Ce document a été rendu officiel le 6 octobre 2007 par Mgr Anatole Milandou.
Mais hélas, que de confusions dans l’application. Nombreux sont ceux-là qui arrivent à des postes de responsabilités dans les mouvements d’apostolat sans aucune base liturgique. Puisque ce sont des personnes qu’on fait parachuter et parfois ne trouvant pas leur compte finissent par déserter le milieu. Du coup, le démembrement du bureau du mouvement d’apostolat. Ces cas sont légions si bien que même la spiritualité fondée sur le charisme d’un Saint patron protecteur est bafouée. Parlant de ces statuts, on peut tout de même esquisser quelques pistes de réflexion notamment, procéder à sa révision, étant donné que certaines dispositions ne sont plus d’actualités, à l’instar des articles 9, 15, 19, 24, 30, 39, 40, 41, 44, 46, 51, 52. Il faut réorganiser les Conseils pastoraux paroissiaux avec la mise en place des commissions Justice et paix, développement, communication et médias; reformuler le catéchisme actuel en l’adaptant au contexte social du moment; créer la Commission diocésaine de discipline des sacrements; uniformiser les tenues vestimentaires des mouvements d’apostolat en un modèle conforme et non disparaitre comme c’est le cas chez certains.
Depuis février 1989, le laïcat congolais s’est structuré autour du Conseil national pour l’apostolat des laïcs du Congo (CNALC), une structure de coordination des fidèles laïcs du Christ comme pour appréhender le sens de leur engagement responsable. Mais qui doit être au Conseil pastoral paroissial, au bureau paroissial ou au bureau diocésain d’un mouvement d’apostolat? A ce sujet, les langues se délient et certaines personnes pensent que les mesures énoncées dans ces statuts ne correspondent plus à la réalité d’aujourd’hui. Dans l’Eglise, il y a diversité de ministères, mais avec l’unité de mission.
Le Christ a confié aux apôtres et à leurs successeurs la charge d’enseigner, de sanctifier et de gouverner en son nom et par son pouvoir. Mais les fidèles laïcs du Christ rendus participants de la charge sacerdotale, prophétique et royale du Christ, assument, dans l’Eglise, leur part dans ce qui est appelée la mission du peuple de Dieu. Ils exercent concrètement leur apostolat en se dépensant à l’évangélisation et à la sanctification des hommes. Un fidèle laïc du Christ bien formé a pour mission d’aider le prêtre à exercer son sacerdoce ministériel dans la liturgie, exercer la vigilance dans les célébrations eucharistiques pour éviter certaines exagérations, certains abus et comportements néfastes constatés.
Par notre baptême, nous sommes prêtre, prophète et roi, mais chacun exerce son sacerdoce différemment. Le prêtre l’exerce de manière ministérielle comme ministre de Jésus-Christ et le fidèle laïc du Christ à travers son engagement baptismal et pastoral. En d’autres termes, nous voulons que celui qui accède aux diverses responsabilités dans l’Eglise puisse avoir les aptitudes requises et se conformer aux exigences de l’Eglise, notamment connaître sa doctrine sociale. Aussi, avoir une expérience de plus de cinq ans de fidélité à la paroisse ou dans le mouvement d’apostolat, afin d’éviter les responsables qui parachutent aux Conseils pastoraux paroissiaux, pour la simple raison qu’ils sont des bienfaiteurs de la paroisse. Et pourtant, les membres des Conseils pastoraux sont les premiers collaborateurs du curé pour l’aider dans certaines tâches, comme le sont aussi les catéchistes. Mais certains curés créent les comités de sages, on ne sait pourquoi faire.
Que reste-il à faire pour le nouvel archevêque, si non être à l’écoute de son peuple, de son clergé, des hommes de bonne volonté, des femmes, des hommes, des enfants, des jeunes, des adultes, des vieux et des personnes vivant avec handicap. Ces consultations pourront lui permettre de bâtir des stratégies pour un futur plan d’action pastoral. En dehors de la Curie diocésaine, du Conseil diocésain ou du Collège des consulteurs, et selon sa discrétion, les consultations pourront se faire de manière séparée et par catégorie, à savoir: Conseils pastoraux paroissiaux, mouvements d’apostolat: «fraternités féminines et masculines»; «groupes mariaux: Légion de Marie, Supplique, Suffrage, Montligeon»; «groupes de chants liturgiques: chorales, les amis du grégorien, schola populaire»; «groupes de spiritualité: Confrérie Sainte Rita, Archiconfrérie Saint Michel, Archiconfrérie du Saint Esprit, Confrérie Cardinal Emile Biayenda»; «groupes d’enfants: Elisa, Yamboté, Kisito»; «groupes de jeunes: Jeunes de la lumière, ADS»; «les associations: Renouveau charismatique, Scouts et guides du Congo, sociétés nouvelles»; «les acteurs liturgiques: Lecteurs, préfets d’ordre, ministres extraordinaires de communion, servants de messe»; les «catéchistes».
Excellence Mgr, je souhaite qu’un regard rétrospectif soit accordé à la date du 29 juin qui marque la solennité des Apôtres Pierre et Paul. En effet, depuis quelques années, cette date a été consacrée à la fête du Pape, autrefois fête des catéchistes qui, malheureusement ne trouvent plus leur compte. Pourtant, les catéchistes peuvent se retrouver comme d’ordinaire et communier ensemble avec le nonce apostolique pour célébrer la fête du Pape.

Pascal BIOZI KIMINOU