Sous la supervision de Daniel Travis, chargé d’affaires à l’ambassade des Etats Unis au Congo, le service culturel de l’Ambassade des Etats Unis d’Amérique à Paris (ARS) a lancé une session de formation en techniques d’interview à l’endroit des journalistes congolais, de la presse publique et privée. C’était mercredi 29 juillet dernier, par visioconférence. Cette session qui se poursuivra le 5 août a été animée par Eduardo Cue, ancien journaliste au Washington-Post, actuellement en service à l’ambassade des Etats-Unis à Paris. Elle a concerné les journalistes de La Semaine Africaine, Télé-Congo, DRTV et VOX TV.

Ouvrant les travaux, Daniel Travis a félicité les participants et a posé les bases et l’intérêt de cette formation pour les professionnels de l’information. « Si aujourd’hui les Etats-Unis ont des institutions fortes, c’est grâce à la presse libre. La presse libre est le pilier de la démocratie américaine…Les journalistes posent librement les questions pour le fonctionnement de la Nation…c’est dans cet esprit qu’est organisée cette formation ».
L’entretien journalistique met en lien un journaliste qui cherche à faire dire à son interlocuteur ce que celui-ci ne veut pas dire, et un interviewé qui veut faire passer ses messages en évitant de répondre aux questions gênantes.
Selon le conférencier, une bonne interview est à la base d’un bon reportage ou d’un bon article de presse. L’art de l’entretien journalistique se subdivise en plusieurs types, entre autres, le micro-cravate, « J’ai besoin d’une réaction », le direct à la radio et à la télévision, la longue interview, et l’entretien pour la presse écrite.
De la préparation de l’entretien à sa réalisation, en passant par la liste des questions, l’usage des citations et le silence de l’interviewé pendant le déroulé de l’entretien l’ancien journaliste du Washington-Post à expliqué aux journalistes les différentes étapes qui conditionnent une bonne interview.
La première question est capitale, en ce qu’elle donne du ton à l’entretien. Le journaliste est tenu de formuler les questions de façon directe, précise, concise et immédiatement compréhensible par l’interlocuteur ; il ne doit pas faire de commentaires, ni donner son opinion, laquelle n’a aucune importance, selon le conférencier. Chaque question, à l’exception de la première, doit provenir de la réponse à la question précédente, a-t-il recommandé.
Dans cet exercice, il est quelques règles qui doivent être observées : ne pas discuter avec son interlocuteur, mais être à même de soulever les contradictions, en lui rappelant ce que disent ses opposants éventuels.
Parlant des citations et du silence dans l’interview, le conférencier a souligné que les « meilleures citations pour un journaliste sont celles qui expriment une émotion ». L’émotion elle-même étant, quelquefois, tributaire du silence observé chez certains interviewés, pendant l’entretien.
Quelques journalistes ont réagi à l’issue de cette première séance de formation. « Cette formation nous a permis de renforcer nos capacités dans ce genre journalistique. Elle nous a, davantage, édifiés sur la préparation d’une interview, établir une liste de questions, etc. Je loue ce genre d’initiative qui booste les capacités des journalistes », a fait savoir Aybienevie Nkouka Koudissa. « Comme dit la maxime : la vie est une école. Il faut toujours se former. Grâce à cette formation, j’ai pu réactualiser mes connaissances en interview. J’ai appris, par exemple, à ne pas rester figé sur son questionnaire pendant l’interview », a témoigné Esperancia Mbossa-Okandzé.
Le rendez-vous est pris pour mercredi prochain, pour la suite de cette captivante formation.

Marcellin MOUZITA M.