«Entreprenariat et responsabilité», tel a été le thème de la Journée intercommunautaire d’échanges d’expériences et causerie entre la jeunesse réfugiée et celle de la communauté hôte qui s’est déroulée jeudi 6 août 2020, à Brazzaville. Coorganisée par le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le ministère de la Jeunesse et de l’éducation civique, cette journée a eu pour objectif de promouvoir la culture d’entreprendre et la responsabilité partagée chez la jeunesse.

C’est Jean-Pierre Mahinga, directeur général de l’éducation civique au ministère de la Jeunesse, qui a ouvert les travaux en présence d’Annette Mokem, administratrice associée à la logistique du HCR.
La Journée intercommunautaire a regroupé cinquante jeunes venus de la RCA, de la RDC, du Rwanda, du Burundi, du Soudan, de l’Angola, du TCHAD, de la Côte d’Ivoire et du Congo.
Le directeur général de l’éducation civique est conscient que les jeunes sont et demeurent l’avenir de tout un pays. Aucun développement ne peut se faire sans eux, car ils constituent la frange la plus importante de la population. Au Congo, a-t-il dit, la jeunesse représente 70% de la population. Ce qui est un atout, mais aussi une somme des problèmes à résoudre. C’est pourquoi, quel que soit le statut de tout jeune réfugié ou non, sa prise en charge devient plus que impérieux pour la stabilité socioéconomique.
Les jeunes, a souligné Jean Pierre Mahinga, doivent rivaliser d’ardeur en entreprenant, en ayant un esprit créatif et en positivant l’avenir.
Pour Annette Mokem, la République du Congo dont l’hospitalité légendaire n’est plus à démontrer compte plus de 51000 refugiés et demandeurs d’asile sur son territoire, dont 19% de jeunes. Toutefois, a-t-elle signifié, cette frange de la population est confrontée, malheureusement, au chômage, à la violence en milieu scolaire et en ligne, à la pratique des antivaleurs. Ces maux, pense l’administratrice du HCR, pourront facilement être jugulés, si la formation professionnelle, l’employabilité des jeunes, la responsabilité, au cœur des problématiques sociales, sont définies comme les priorités.
Concernant les jeunes refugiés en particulier, lorsqu’ils ont accès à l’éducation, au droit de travail légal, ils développent facilement leurs compétences et sont plus autonomes, contribuant ainsi à l’économie locale des commandes d’accueil.
Au cours de cette journée, les participants ont suivi une présentation des activités de l’ONG Engagement pour le développement durable et l’environnement (EDDEN), la projection d’images des activités réalisées par les refugiés et des échanges de discussion entre les participants.
Dans sa présentation, Bienvenu Crépin Mpoue, ingénieur agronome, chef du projet agriculture à l’ONG EDDEN, a précisé que l’objectif de son exposé est d’inculquer aux jeunes l’esprit d’entreprenariat, de créativité, afin qu’ils soient compétitifs dans le monde de l’emploi. «Nous devons montrer aux jeunes qu’à travers l’agriculture, ils peuvent se prendre en charge. A partir d’une culture légumière, ils peuvent s’occuper, créer un emploi pour ne pas se laisser opprimer par les autres, s’insérer dans la vie active et avoir une autonomie financière», a-t-il affirmé.
Jean-Pierre Mahinga et Annette Mokem ont remis des gels hydroalcooliques aux participants.

Aybienevie
N’KOUKA-KOUDISSA